Du nouveau dans l’affaire des 890 millions Fcfa volés au domicile du député et maire de Agnam, Farba Ngom. La Section de recherches de Colobane en charge du dossier, a réussi à recueillir des informations chez le présumé voleur, un certain Doudou Diaw à la suite de son arrestation. Placé en garde à vue, le présumé n’a pas nié avoir dérobé de l’argent dans la maison de son patron. Après avoir donné sa version des faits, Doudou a été placé sous mandat de dépôt par le juge du 2e cabinet.
Le coordonnateur du forum civil est scandalisé par l’affaire des 890 millions Fcfa volés chez Farba Ngom. La liquidité coule à flot à Dakar. Cela est-il dû au fait que les circuits normaux de transfert d’argent ne permettent plus le blanchiment ? Avec le système de maillage bancaire du Sénégal et du système financier international, il est impossible pour les blanchisseurs de capitaux de passer par les banques de peur d’être démasqués par les systèmes de contrôle. Récemment, 890 milliards de FCFA ont été volés chez Farba Ngom.
Pour élucider l’affaire, ce dernier à pris l’exemple de l’homme d’affaires Mbackyou Faye qui a remis vendredi dernier, au Khalife Général des mourides un milliard de FCFA en guise d’Adiya lors de sa visite à Dakar. Ce qui n’est pas du goût de Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil. « Si le pays avait des institutions qui fonctionnent on allait appeler les personnes concernées à se justifier de la provenance de ces fortunes. « Avant-hier vous avez vu un dignitaire mouride donner un milliard. Je pense que si on avait des institutions qui fonctionnent, on allait l’appeler pour lui demander l’origine de cet argent. Y compris également les 890 millions qu’on dit voler chez Farba Ngom », a déclaré Birahim Seck, en marge d’un atelier de partage sur l’avant-projet de la loi portant Code de la publicité.
Il rembobine : « Aujourd’hui la CREI est étouffée, l’IGE, la Cour des compte nous doivent des rapports. On a étouffé totalement la recevabilité au niveau du Sénégal. Ce qu’on attendait dans l’affaire du vol de 890 millions, ce n’est uniquement pas d’arrêter le présumé voleur de l’argent, mais d’appeler la personne concernée de lui demander l’origine de cet argent. Il aura à se justifier. Reste à savoir si la provenance de l’argent est licite ou illicite.»
Birahim Seck déplore le manque de liberté des corps de contrôle. Il rappelle que le Sénégal a été placé dans liste grise du GAFI. A noter qu’en février 2021, le Groupe d’action financière (GAFI) a inscrit le Sénégal sur sa liste grise, indiquant que le pays ne se conformait pas pleinement aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme. Ce qu’il faut, selon Birahim Seck : « c’est faire attention sur les quelques aspects qui peuvent être des risques de financement de terrorisme au Sénégal. Il faut impérativement des institutions fortes pour remédier à ces questions. Et la responsabilité première est du gouvernement ».
Haro sur les fonds politiques
Le coordonnateur du Forum Civil s’en est pris aux fonds politiques. A l’en croire, ces fonds n’existent pas. « Ce sont des fonds spéciaux. C’est de l’argent du contribuable et doit faire l’objet de contrôle et de recevabilité». Qu’il s’agit des fonds reçus par l’Assemblée nationale, par le Conseil économique social et environnemental, aucun rapport n’est produit, alors que c’est l’argent du contribuable », rapporte-t-il.