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Vie chère au Sénégal: Ça ne marche pas !
Vie chère au Sénégal: Ça ne marche pas !

Vie chère au Sénégal: Ça ne marche pas !

L’augmentation exponentielle des prix des produits des denrées de première nécessité a poussé les pouvoirs publics à décider de mettre en place des mesures drastiques pour la diminution des coûts du riz, de l’huile et du sucre, sur recommandation du Conseil national à la consommation.

A Dakar notamment, le Service de contrôle des prix, à pied d’œuvre, avait épinglé de nombreux commerçants, ce qui, naturellement, montre à quel point ces derniers étaient réticents à appliquer les nouvelles mesures. Dans les régions, les autorités administratives doivent se charger de nouveaux tarifs pour ce qui concerne ces produits de grande consommation.  Mais, là aussi, la réticence des commerçants est manifeste, si l’on en juge par les réactions d’hostilité observées là où les gouverneurs ont déjà décidé d’agir.

Au regard de cette situation, nous risquons de connaître le spectre de la loi sur la diminution du loyer qui a, au contraire, créé beaucoup plus de problèmes qu’elle en a résolus, entendu que le loyer, depuis, est devenu plus cher et plus inaccessible.  Car, est-il besoin de le rappeler, nous vivons un contexte international très défavorable avec notre dépendance à l’extérieur du point de vue des exportations. Et même si une grande partie est produite au Sénégal pour ce qui concerne l’huile et le sucre, les facteurs de production vont davantage augmenter les charges et donc pousser les industriels à revoir les prix.

En clair, comme le disent certains commerçants, ils ne peuvent pas travailler à perte. Cependant, il est important de souligner que l’Etat a aussi consenti à des allégements fiscaux, dans le souci, justement, de permettre une bonne application de ces mesures par les commerçants.  Certains sont même exempts de paiement de la TVA.  Alors, ce qu’on attend de tous, c’est de jouer sur le patriotisme afin de permettre aux Sénégalais durement éprouvés par la crise, de pouvoir s’en sortir.

A ce propos, les marches prévues sont non seulement destinées aux pouvoirs publics à qui on demande plus de sacrifice, mais aussi aux différents opérateurs économiques.  Mais, là aussi, ça ne marche pas. Une marche de ‘’Nio Lank’’ a été interdite à Dakar sur des prétextes vraiment légers, comme le ‘’risque de trouble…, contexte de Covid-19, etc.). Ce n’est pas acceptable.

Et celle qui a été autorisée en banlieue de Dakar, plus précisément à Guédiawaye, a été soldée par l’arrestation de Guy Marius Sagna de Frapp France Dégage. C’est à croire que ceux qui l’arrêtent ne se fatiguent pas… Il n’est pas possible que dans une démocratie comme la nôtre, les gens souffrent et ne peuvent l’exprimer. Les mêmes motifs évoqués à Dakar pouvaient prévaloir à Guédiawaye.  Et en plus, on déploie plus de moyens à interdire une marche qu’à l’encadrer.  Or, pour tout régime politique, il n’y a pas plus dangereux d’aller vers des élections et de voir augmenter les prix des denrées de consommation de base. Car, le ‘’parti de la demande sociale’’ a de nombreux militants anonymes qui, souvent, le jour du scrutin, font la différence.

Donc, même si l’Etat a fait des efforts, ceux-ci ne suffisent pas. Car, on ne peut pas donner de la main droite et récupérer de la main gauche. Il y a juste un an, les Sénégalais avaient reçu des dons de ces denrées, c’est-à-dire donc gratuitement. Et aujourd’hui, curieusement, ils sont en train de le payer cher. Car, ce sont ces mêmes produits distribués gratuitement qui se vendent aujourd’hui trop cher. La distribution a-t-elle créé une fausse pénurie ? En tout cas, d’aucuns l’avaient prévu à l’époque, en alertant sur les risques de pénurie et l’inflation qui pourrait suivre.

Pis, les politiques d’autosuffisance alimentaire sont restées lettres mortes sans que les autorités publiques ne nous disent, pour le riz par exemple, pourquoi ça n’a pas marché.  Qu’à cela ne tienne, si ça ne marche pas, laissons au moins les populations marcher.


Assane Samb

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