Le feu couve à l’hôpital Aristide Le Dantec. Et pour cause, la décision de vendre une partie dudit hôpital crée le courroux du collège des syndicats de la santé de cet hôpital. Selon leur porte-parole du jour, El Hadj Abdoulaye Dione, cette situation est déplorable. « Le peuple sénégalais doit se lever pour contraindre cette décision qui met en jeu l’avenir des prestataires au sein de la structure sanitaire », tonne-t-il. Et de marteler: « c’est un bâtiment 6 étages qu’ils nous ont présenté alors que nous avons un projet d’établissement qui date de 2012 ». Très en verve, il laisse entendre : « Il faut que l’Etat soit sérieux car la santé n’est pas un jeu, nous n’accepterons plus que des travaux se fassent ici, nous avons un plan d’action à dérouler et nous invitons toutes les organisations à se joindre à nous. L’Hôpital Le Dantec appartient au peuple ». Dans leur plan d’action, ils feront le tour des chefs religieux. « Cet hôpital est pour les couches les plus vulnérables et il a son histoire. Ils veulent affecter le personnel et les prestataires vont tout perdre. Ils ont un plan de liquidation de cet hôpital avec la complicité de certains professeurs. Ils sont en train de préparer l’opinion publique en parlant de délocalisation », pestent les syndicalistes. « L’Etat n’a jamais discuté avec nous, ils nous ont convié la semaine dernière et au dernier moment », regrettent les syndicalistes.
Pour rappel, construit sur une assiette foncière de 6 hectares (60.000 m2) en plein centre-ville de Dakar et représentant une valeur marchande estimée à plus de 150 milliards de Fcfa, l’hôpital Aristide Le Dantec croule sous le poids de l’âge. En 2014, le président de la République, Macky Sall, lors de l’inauguration de l’unité de cardiologie, avait promis au personnel médical qu’il allait procéder à la reconstruction-réhabilitation de l’hôpital Aristide Le Dantec. En lieu et place d’une réhabilitation, l’État du Sénégal met en vente une partie du foncier de l’hôpital, d’une contenance de trois hectares. Cet établissement sanitaire est en état de délabrement avancé, deux positions s’opposent. Les uns souhaitent sa reconstruction tandis que les autres plaident pour sa destruction et son implantation sur un autre site.