Le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (SAEMSS) a tenu son université syndicale sur le thème :« La transformation du système éducatif sénégalais pour une école de la réussite et de la performance ». Occasion saisie par ces syndicalistes pour déplorer leur mise à l’écart dans la prise de certaines décisions concernant leur secteur.
L’université syndicale du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire a servi de tribune pour les enseignants de revenur sur leur rôle joué dans les moments de crise. Selon le secrétaire général national du syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal, SAEMSS, El Hadji Malick Youm, cette session de formation a été organisée dans un contexte de post-crise socio-politique avec la période que le Sénégal a traversée de mars 2021 à presque mars 2024. « Nous pensons que le mouvement syndical a joué un rôle prépondérant qui devrait aujourd’hui être consolidé et c’est pour permettre à nos militants et responsables d’être outillés dans l’exercice de leur mission que nous avons décidé de les convier à cette université syndicale organisée sur le thème portant sur l’exercice de l’action politique et l’engagement syndical », dit-il. Et de poursuivre : »Nous voudrions permettre à nos militants de comprendre qu’ils ont deux droits, l’un des droits, c’est le droit civique que constitue l’exercice de l’activité politique. Mais, d’autre part aussi, ils ont un autre droit qui est le droit syndical. Et il arrivera un moment où ils vont devoir être dotés d’une certaine capacité de discernement pour savoir quelle est la ligne de démarcation entre les deux et aller naturellement dans le sens aussi d’assumer leurs obligations professionnelles avec beaucoup plus de professionnalisme et d’engagement pour une école de la réussite ». A l’en croire, il s’agira pour eux de continuer à jouer le rôle prépondérant que les enseignants ont toujours joué. « Nous pensons qu’il va falloir que les enseignants continuent de porter le combat citoyen pour une meilleure réhabilitation du statut de l’enseignant, mais également pour une école de la réussite et cette école, nous en sommes quasiment les principaux pionniers. Nous devons continuer à demander également que des questions importantes qui pourraient être sources de perturbations soient prises en charge dans le cadre de la mise en œuvre des accords surtout. Et à cet effet, nous interpellons les nouvelles autorités », laisse-t-il entendre.
Il renseigne que la commission administrative va tirer le bilan de l’année scolaire écoulée et dégager des perspectives pour la nouvelle année scolaire. « Nous profiterons de cette opportunité pour décliner la feuille de route syndicale du SAEMSS 2024-2025 dans laquelle nous allons inscrire toutes les grandes actions d’envergure que nous allons mener pour déjà sauver notre école, mais aussi pour la refondation et au-delà même de ces questions structurelles sur lesquelles nous travaillons, grâce à une forte contribution qui est attendue de notre syndicat avec la production d’un pacte pour la transformation de notre école qui est le PTFE », fait-il savoir. Et d’ajouter : »Nous irons également dans le sens de l’élaboration des stratégies pour l’appui du passif des accords ». Il fait noter qu’il y a des questions lancinantes sur lesquelles les autorités sont toujours attendues, mais sur lesquelles ils n’ont pas encore vu de solution rassurante. » Il y a déjà du passif social portant sur la question relative à la situation des décisionnaires et la formation des enseignants. « Aujourd’hui, nous avons des milliers d’enseignants qui attendent le parachèvement de leur formation mais vous y ajoutez également des questions d’ordre social qui sont hautement importantes pour la carrière de l’enseignant et sur lesquelles nous attendons toujours le gouvernement du Sénégal. Nous ne pouvons pas ne pas déplorer aussi, dans le cadre de l’appréciation de la démarche actuelle parfois des décisions qui sont prises par les autorités de façon unilatérale, sans pour autant impliquer les partenaires sociaux que nous sommes. Nous pensons qu’il faudrait améliorer la démarche, la renforcer pour avoir une démarche participative et inclusive qui permettra à tous les acteurs du système éducatif sénégalais, et notamment, aux syndicats de jouer leur partition pour qu’on ait une école de la réussite au Sénégal », martèle-t-il.
NGOYA NDIAYE