Sur la base d’un protocole d’accord qu’il a violé depuis 2018, El Hadji Babou Sakho éditait le livre de l’enseignant à la retraite, Aly Dieng. Jugé hier, par le tribunal de Dakar, le commerçant a été condamné à six mois avec sursis et à payer 5 millions FCFA à sa victime. Le prévenu avoue avoir imprimé 2000 exemplaires vendus à 1200 francs l’unité.
C’est une relation d’affaires qui a mal tourné. Auteur du livre « Adminaa Cm2 », le sieur Aly Dieng avait signé un protocole d’accord avec le commerçant, El Hadji Babou Sakho le 6 novembre 2015, pour la reproduction et la vente de son livre sur le marché. Sur chaque exemplaire, l’enseignant à la retraite devait gagner 200 francs. Seulement, son cocontractant détournait les recettes de la vente. Jugé pour abus de confiance, par le tribunal correctionnel de Dakar, El Hadji Babou Sakho a été condamné à trois mois assortis du sursis et à payer 5 millions de francs à la partie civile. Quelque temps après cette décision, intervenue en janvier 2018, le mis en cause interjette appel et jette son dévolu sur un autre livre de l’instituteur. Pis, il donne une autorisation de reproduction à une certaine A. A. Bathily.
Attrait hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour violation du droit de la production littéraire, le prévenu avoue avoir imprimé 2000 exemplaires après sa première condamnation. « C’est le protocole d’accord de 2015 qui me permettait de vendre tous les livres « Adminaa ». Je le vendais à 1200 francs, l’unité. « , révèle le polygame de 56 ans qui ajoute qu’il n’était pas au courant de l’audience de la cour d’Appel.
Domicilié à la Cité des enseignants de Guédiawaye, la partie civile soutient que son ex-collaborateur a refusé de déférer à la convocation de la juridiction du second degré. « J’ai besoin de mon argent. La banque me coupe 60.000 francs chaque mois », a-t-il déploré.
L’avocat du plaignant a réclamé 15 millions FCFA, à titre de dommages et intérêts. Selon la robe noire, le prévenu s’est enrichi sur le dos de son client qui a subi un énorme préjudice.
Le maître des poursuites a requis six mois d’emprisonnement ferme et une amende de 100.000 francs contre le prévenu. Conseil de celui-ci, Me Ousseynou Ngom a plaidé la relaxe, à titre principal. Et une application bienveillante de la loi, à titre subsidiaire. D’après lui, la fin du protocole d’accord n’a pas été notifiée au comparant.
Rendant sa décision, le juge a condamné le prévenu à six mois avec sursis et à payer 5 millions FCFA à la victime.