Condamné à trois mois de prison ferme, Mamadou Diallo avait raconté une histoire cousue de fil blanc au commerçant Ousseynou Touré pour le déposséder de neuf ordinateurs d’une valeur d’1,2 million francs.
Teint clair, taille imposante, Mamadou Diallo a bien réussi son coup. Se disant instituteur, il est parti dans la boutique d’Ousseynou Touré le 10 février dernier. Au cours de leurs échanges, l’escroc a fait savoir au commerçant qu’il dispense des cours à l’école Khadim Ndiaye de Diamaguène et ses collègues avaient besoin d’ordinateurs. Mais, Ousseynou Touré avait demandé au délinquant de le conduire dans son établissement aux fins de vérification. Là, Mamadou Diallo a pris le numéro de son interlocuteur, avant de lui dire qu’il allait repasser. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il l’a invité dans une école pour lui présenter le supposé directeur, Abdoulaye Ndiaye, qu’il a trouvé dans une salle de classe. Sur place, celui-ci a conforté son comparse qui a dépossédé sa victime de neufs ordinateurs estimés à 1,2 million francs. Jugé hier, pour escroquerie, le prévenu a laissé entendre qu’il était en proie à des soucis financiers. A l’en croire, il enseignait au collège Mikado de Liberté 6. Il a vendu les ordinateurs à crédit à 50.000 francs l’unité. « Abdoulaye Ndiaye enseignait mes enfants. Il a pris un ordinateur. Les huit acquéreurs sont des commerçants. Ils ne m’ont pas encore payé », s’est-il dédouané.
Ousseynou Touré a renseigné avoir remis en premier lieu quatre machines au comparant. « Après m’avoir fait part de sa commande, il me harcelait d’appels. Mais, je lui avais exigé de m’indiquer d’abord l’école. Il a donné une machine à Abdoulaye Ndiaye devant moi. Il devait payer les neuf ordinateurs le 10 mars. Les huit coûtent 140.000 francs l’unité », informe-t-il.
D’après le conseil de la partie civile, le prévenu avait fait une proposition de paiement au commissariat. Mais, il avait fondu dans la nature, après sa libération. La robe noire a ainsi réclamé 1,7 millions francs, en guise de réparation. Vu la constance des faits, le parquet a requis six mois ferme. A la suite de l’avocat de la défense qui a sollicité une application bienveillante de la loi, la juge a délivré un séjour carcéral de trois mois au prévenu. Sur les intérêts civils, il doit allouer 1.550.000 francs au plaignant.