Traitement du Cancer: Il n’existe que cinq physiciens médicaux au Sénégal 

Le physicien médical est incontournable dans le traitement du cancer. Cependant, ils ne sont que cinq au Sénégal et toutes des femmes. C’est pourquoi la directrice générale de l’autorité de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaire (ARSN), Pr Ndèye Arame Mbodj Faye a fait le plaidoyer pour plus de formation et de reconnaissance sur cette discipline à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Le Sénégal fait face à un déficit de physiciens médicaux pour le traitement du cancer. Selon la physicienne médicale, Adja Arame Diop exerçant à l’hôpital de Touba, il n’y a que cinq physiciens médicaux au Sénégal dont 4 en radiothérapie et un en imagerie. « Nous sommes des spécialistes des équipements médicaux fonctionnant à base d’irradiation et professionnels de santé. Notre rôle est de définir et optimiser les protocoles de traitement des cancers en radiothérapie » dit-elle.

Et de poursuivre : » le physicien médical assure aussi un suivi technique et qualitatif des équipements d’imagerie médicale ». Elle renseigne que c’est une catégorie médico-technique travaillant de manière indirecte pour le patient et en relation avec les professionnels des soins.  » Notre présence dans un service de radiothérapie est légalement obligatoire et tend à se généraliser dans les services de diagnostic et de médecine nucléaire. Ce sont également souvent des personnes compétentes en Radioprotection (PCR). Plus simplement, ils sont des acteurs de premier plan dans la gestion des radiations ionisantes utilisées en médecine » fait elle savoir.

Et d’ajouter : » Les physiciens médicaux sont des professionnels de la santé ayant reçu une formation spécialisée dans les applications médicales de la physique. Leur travail implique souvent l’utilisation de rayonnements ionisants, d’ultrasons, de champs magnétiques et électriques, de lumière infrarouge ultraviolette, de chaleur et de lasers pour la thérapie, la métrologie des rayonnements ionisants, la radiothérapie externe, curiethérapie et la radioprotection informatique ». Ce qui lui fait dire que la physique médicale est une discipline essentielle dans la lutte contre le cancer et d’autres maladies graves. « Pour répondre à ces défis, il est crucial de promouvoir la formation et l’accompagnement des jeunes talents, en mettant en forme sur l’inclusion des femmes », recommande-t-elle.

Pour la directrice générale de l’autorité de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaire ( ARSN), Pr Ndeye Arame Mbodj Faye, leur structure a célébré la journée internationale des droits des femmes pour  magnifier leur contribution dans le développement du pays.  » Dans le domaine de la technologie nucléaire qui est un particulier, nous avons voulu mettre en avant deux métiers pour inciter les étudiantes qui sont actuellement inscrites au niveau de l’Institut de technologie nucléaire appliqué à l’UCAD de leur montrer des métiers qui peuvent être exercés dans le domaine de l’application des sciences et technologies nucléaires. Nous avons mis en avant aujourd’hui le métier de radiophysicien avec une brillante fille qui est à l’hôpital de Touba », dit-elle.

Et de renchérir : »C’est un métier qui est très important, mais qui est encore très méconnu de notre public. Il faut savoir que les soins du cancer, la radiothérapie au Sénégal et partout ailleurs dans le monde ne peuvent se faire sans radio physicien. Ce sont les radio physiciens qui chaque jour calculent les doses pour injecter aux patients. Donc le médecin se base sur ce que font les radio physiciens pour pouvoir traiter. Donc sans radio physicien, il n’y a pas de traitement de cancer avec la radiothérapie ». A l’en croire, c’est un métier qui est très important et incontournable.  » Mais malheureusement, nous avons très peu de radio physiciens et d’ailleurs ce sont toutes des femmes », laisse-t-elle entendre. En ce sens, elle renseigne que les autorités sont en train de mettre en place d’autres services de radiothérapie d’où l’urgence de former des personnes pour la prise en charge du traitement. Elle fait également un plaidoyer pour qu’elles aient un statut.

NGOYA NDIAYE