Le pape François a quitté Singapour vendredi, au terme d’une tournée marathon de douze jours dans quatre pays d’Asie-Pacifique, le plus long et lointain voyage de son pontificat. Pour le théologien et anthropologue Michel Chambon, le souverain pontife a notamment « démontré qu’il était en pleine forme, que l’Église catholique avait un pilote et une direction ».
Un an après une lourde intervention chirurgicale à l’abdomen, l’ambitieux périple de 33 000 km du pape François sur deux continents avait nourri des doutes quant à sa capacité à endurer une telle odyssée. Mais à bientôt 88 ans, le souverain pontife aura rassuré sur son état de santé en concluant, vendredi 13 septembre à Singapour, une tournée de douze jours dans quatre pays d’Asie du Sud-Est et d’Océanie il est aussi passé par l’Indonésie, par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et par le Timor oriental.
« Le pape François a démontré qu’il était en pleine forme, que l’Église catholique avait un pilote et une direction malgré tout ce qu’on avait pu entendre ces derniers mois », explique Michel Chambon, théologien et anthropologue.
Et il poursuit, interrogé à l’antenne de France 24 : « Un des buts de cette tournée est un message interne : on avance, on se retrousse les manches et la réforme continue. En externe, le pape François a montré qu’il était capable de s’inviter dans différents endroits d’Asie du Sud-Est ayant des contextes très différents, de violence armée comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou de tensions religieuses comme à Singapour et en Indonésie. Et à chaque fois, il s’est posé avec beaucoup de délicatesse en ajustant le volume et la méthode pour montrer qu’il avait quelque chose à apporter à cette région. »
Michel Chambon revient aussi sur l’état de santé du pape François, qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. « Beaucoup de nouvelles venant de Rome insistaient sur sa faiblesse physique, son vieillissement mental », explique le théologien. « Or là, tout le monde a été pris par surprise, voyant un pape capable de voler plus de 30 000 km, de visiter quatre pays en douze jours, de monter dans une voiture de golf ou dans un avion militaire pour être presque parachuté au fin fond de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. On a vu un pape énergique, très réactif, engageant avec les foules, donc vraiment une image très contraire à ce qu’on avait perçu ces derniers mois. On n’est pas encore à la fin d’un pontificat sur le déclin. »