Comme ce fut le cas à Louga, suite à la mort d’Astou Sokhna, des travailleurs ont bloqué le fonctionnement de l’hôpital pour réclamer la libération de leurs camarades. Idem pour les blouses blanches de Tivaouane qui s’insurgent contre la garde à vue des trois agents. Les travailleurs se solidarisent.
Trois personnes ont été placées en garde à vue par la police après la mort de onze bébés dans un incendie à l’hôpital public de Tivaouane. Il s’agit du directeur des ressources humaines, Cheikh Diop, de l’infirmière A.D et de l’aide-infirmière C. Mboup. Ils sont poursuivis pour « mise en danger de la vie d’autrui.» En guise de soutien à leurs camarades, les travailleurs de cet établissement ont paralysé le fonctionnement de la structure. Ils ont tenu un sit-in hier. Du rouge au menu, les travailleurs de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane refusent de croiser les bras. Ces derniers ont sonné la mobilisation en guise de soutien à leurs camarades placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la mort des 11 bébés lors d’un incendie. Selon Lamine Ndoye, le représentant du personnel, la raison est toute simple. « C’est injuste de procéder de la sorte à l’endroit des agents. Nous irons jusqu’au bout pour obtenir gain de cause. Le personnel n’est pas responsable », avertit Lamine Ndoye. Pour ce dernier, ils ne sont pas à l’origine de ce drame et lors de leur tour de garde, ils étaient bien présents. « Ils ne sont pas des sapeurs habiletés à éteindre un feu. Il faut que les gens soient sérieux », renchérit le porte-parole.
Une perturbation qui n’a pas été sans conséquences pour des patients dans le désarroi. C’est le cas pour Cheikh Tidjane Dia dont la femme a été éconduite. « J’étais venu dans le cadre d’un rendez-vous pour ma femme malade. Mais à ma grande surprise, ces blouses blanches étaient en grève. Ce qui est anormal. Je devais me rendre à l’orthopédie mais en vain », dénonce le patient. A l’en croire, dans des cas pareils, ce sont les populations qui en paient le prix fort. « Ils doivent régler leur problème avec l’État mais c’est dommage. Depuis un mois, ma femme est victime d’une fracture, mais que faire », regrette-t-il.
Une enquête administrative en vue
Comme ce fut le cas à Louga, une enquête administrative est ouverte. Une fois ce travail bouclé, un rapport sera transmis au ministre de la Santé et de l’action sociale.
MOMAR CISSE