Entre poésie et musique, Tafa Diarabi incarne une sensibilité rare dans le paysage musical sénégalais. Avec son nouveau single « Baby Yo », l’artiste dakarois ravive la flamme de son album « Jah Rahma » et confirme sa place de créateur aux multiples facettes, mêlant avec finesse philosophie soufie et mélodies épurées.
Un retour remarqué sur la scène musicale sénégalaise
Figure emblématique de la scène musicale sénégalaise, Moustapha Diouf, que le public connaît sous le nom de scène Tafa Diarabi, fait son grand retour avec « Baby Yo », un single qui réveille l’intérêt pour son album « Jah Rahma » sorti l’année dernière. À travers cette nouvelle création, l’artiste souhaite dissiper les doutes sur sa présence artistique. « J’ai conçu Baby Yo pour donner un second
souffle à l’album Jah rahma, mais aussi pour corriger certaines perceptions. Beaucoup pensent que j’ai abandonné la musique, ce qui n’est pas le cas », nous révèle Tafa Diarabi.
Un parcours artistique ancré dans la passion
Né le 1er mars 1978 à Dakar, Tafa Diarabi a manifesté très tôt une sensibilité artistique remarquable. Dès son plus jeune âge, ses parents ont noté sa différence : il remplissait ses cahiers de croquis et de dessins, révélant un talent artistique certain. Au collège, sa passion pour la musique l’amenait parfois à sécher les cours pour suivre des leçons de guitare. C’est en 1995, alors qu’il était en troisième secondaire, qu’il forma son premier groupe avec des camarades de classe. Son amour pour la musique l’a même poussé à s’investir dans l’apprentissage de l’anglais et du portugais, allant jusqu’à
créer un club d’anglais dans son établissement avec l’aide de son professeur.
Une vision holistique de l’art
Ce qui distingue particulièrement Tafa Diarabi, c’est sa capacité à transformer chaque échange en une source enrichissante de connaissances artistiques et de sagesse de vie. Malgré sa renommée, l’artiste reste en quête perpétuelle d’excellence.« La musique est cette pulsion qui m’a toujours animé, mon amour pour elle est inconditionnel, tout comme mon amour pour mon métier. Je suis conscient de cette passion et je suis déterminé à poursuivre ma quête ! », déclare-t-il avec
conviction. Son approche artistique va bien au-delà de la musique : « Mon élan a toujours été de mêler musique, littérature et cinéma. La musique est le socle, mais l’objectif est d’aller explorer et exploiter un imaginaire tant personnel que supra- personnel. »
Entre poésie et philosophie
Toujours accompagné de sa guitare, Tafa Diarabi offre une musique épurée, à travers des textes profonds, qu’il tire de sa passion pour l’art, la philosophie et la spiritualité soufie. Après avoir conquis les cœurs avec « Couleurs » en 2013, il a marqué son retour l’an dernier avec son second album « Jah Rahma ». « Je suis inspiré par le Réel, le Vivant, la vie et tout ce qu’elle comporte. Chaque jour, je puise dans la vie et tout ce qu’elle englobe pour nourrir mon art. Être artiste, c’est avant tout être sensible », explique-t-il.
Une philosophie de l’amour
Pour Tafa Diarabi, l’amour est au centre de son art et de sa vision du monde : « Tous les êtres humains naissent dans l’amour et c’est le fondement même deleur existence. Il n’est pas question ici de réduire l’amour à une simple attirance charnelle, bien que cela ait son importance. Je suis convaincu que Vie et Amour sont synonymes… Ainsi, celui qui célèbre la Vie, célèbre l’Amour. »
Des projets en perspective
L’artiste ne compte pas s’arrêter là. « Il y a plein de projets sur lesquels je bosse en ce moment, tant sur le plan national qu’international», révèle-t-il. Si la musique reste son médium de prédilection, Tafa Diarabi nourrit également d’autres passions comme le cinéma, la peinture et la littérature. Cette figure emblématique de la scène musicale sénégalaise continue ainsi de tracer son chemin, entre poésie et amour, entre rêve et réalité, offrant à son public une expérience artistique à la fois profonde et authentique
ANNA THIAW