Après avoir passé près d’un quart de siècle à la tête d’un régime liberticide qui dirigeait la Syrie d’une main de fer, le « tyran » Bachar al-Assad a « pris la fuite », ont annoncé les groupes rebelles entrés dimanche dans la capitale Damas. Que sait-on de ce départ réalisé dans la plus grande discrétion ?
Damas est tombée, le régime de Bachar al-Assad aussi. Au matin de ce 8 décembre 2024, les rebelles ont franchi l’imposant portail du palais présidentiel, les bruits de leurs pas résonant dans ses couloirs de marbre. Aucune résistance ne se dressait devant eux, la garde présidentielle ayant, depuis longtemps déjà, déserté les lieux. Une question est sur toutes les lèvres : « où est donc Bachar al-Assad et que va-t-il désormais se passer ? »
Comment s’est volatilisé al-Assad ?
À bord d’un avion privé qui décollait de l’aéroport international de Damas, le chef de l’État syrien a quitté la capitale samedi à 22 h (19 h GMT), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dès lors, rien ne pouvait empêcher le retrait de l’aéroport de l’armée syrienne et des forces de sécurité, selon l’OSDH.
Quelques heures auront suffi pour que les groupes rebelles annoncent la chute du « tyran » et la « libération » de Damas, appelant les millions de Syriens réfugiés à l’étranger et jetés sur la route de l’exil à rentrer chez eux dans une « Syrie libre ».
Si un flou total règne sur la destination de M. Assad, trois options s’offrent à lui, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Iran/Israël : doit-on craindre des répercussions économiques et sécuritaires en France ?
Il pourrait se rendre en Russie, soutien indéfectible qui a engagé son aviation dans la guerre en Syrie pour remettre en selle M. Assad. L’Iran, autre allié qui a dépêché conseillers militaires et factions armées pour combattre au côté du pouvoir syrien. Et enfin les Émirats arabes unis, un des premiers pays du Golfe à avoir rétabli des relations diplomatiques avec Damas en 2018, après les avoir rompues dans la foulée du conflit déclenché en 2011.