Après l’annonce de la création d’une nouvelle compétition, la Super Ligue, par les désormais fameux «12 clubs fondateurs» dans la soirée de dimanche, la presse européenne a réagi. Au programme, un champ lexical bien guerrier et une indignation presque généralisée.
C’était attendu, c’est désormais officiel. La Super Ligue, vieux serpent de mer du football européen, a bel et bien pris forme tard dans la soirée de dimanche après l’annonce de sa création par les désormais fameux «12 membres fondateurs» : six clubs anglais, trois clubs italiens et trois clubs espagnols. En France, le Paris Saint-Germain a pour le moment dit non pour diverses raisons (voir l’article ici), mais le quotidien L’Équipe a tout de même placé le sujet, d’une importance cruciale pour l’avenir de notre sport, en Une de son édition de lundi.
«La guerre des riches», titre astucieusement L’Équipe pour rappeler ce qui pousse les «12 clubs fondateurs» à créer cette Super Ligue : l’appât du gain. Lequel convient au PSG et au Bayern Munich – qui a également refusé pour le moment – avec la Ligue des Champions. Mais plus aux autres, que notre confrère Vincent Duluc a renommé «les traîtres» en titre de son édito. «S’ils vont au bout, on ne leur pardonnera pas. S’ils renoncent, non plus», a-t-il prévenu. En Italie, où trois des meilleurs clubs du championnat – Juventus Turin, Inter Milan et Milan AC – sont concernés, la presse a également fait part de son indignation. «Super Ligue ? Super non», titre par exemple La Gazzetta dello Sport, avec un montage sans équivoque représentant un ballon couvert de billets de banque. Tuttosport va plus loin, et semble s’adresser au président de cette nouvelle compétition, Florentino Pérez : «Mais tu es devenu fou ? La Super Ligue va tuer le football.»
En Angleterre, pays du ballon rond, on retrouve un champ lexical bien guerrier. «C’est la guerre» pour le Daily Express, «Le football en guerre» pour le Daily Mail et… «La guerre civile» pour Metro Sport. Et de l’indignation, toujours. The Mirror se montre le plus offensif et parle, comme Gary Neville, d’un «acte criminel contre les fans». Le football anglais se sent trahi par ceux que le Daily Mail a renommé les «six de la honte», à savoir Liverpool, Manchester United, Manchester City, Chelsea, Arsenal et Tottenham. En Espagne, la lutte pour le titre prend le pas sur la Super Ligue. Est-ce en raison de l’annonce tardive ? Difficile à dire car Marca, AS, Mundo Deportivo ou encore Sport ont tous réservé un encart à la Super Ligue et sa bataille juridique à venir «contre l’UEFA», sans vraiment prendre position. Hormis Marca qui parle d’un «coup dur pour le football» à l’intérieur du journal. En Allemagne, toujours le même champ lexical guerrier pour Bild et la «guerre du football» à laquelle nous allons assister. Triste spectacle en perspective.