Stade Léopold Sédar SENGHOR: Un ouvrier assomme un comptable Chinois pour lui voler 4 millions francs et divers objets 

Daiegen D. a subi une agression lâche le 30 mai 2024. Alors qu’il procédait au paiement des salaires des ouvriers qui travaillent sur le chantier du stade Léopold Sédar Senghor, le ressortissant chinois s’est vu infliger trois coups de bâton. L’agresseur a, ainsi, profité de l’état d’inconscience de la victime pour emporter son téléphone portable et son sac contenant 4 millions francs et un ordinateur. Formellement identifié par le Chinois, Sesay S. a été interpellé chez son compatriote A. Mana à Pout un mois après les faits. Suspecté d’avoir aidé l’agresseur présumé à échapper à la justice, Abrahama M. a été, lui aussi, appréhendé. Les deux Sierra Léonais ont été, ensuite, placés sous mandat de dépôt le 3 juillet dernier.

Jugés hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, Sesay répondait du chef de vol avec violence et escalade. Tandis que son co-prévenu comparaissait pour complicité. Niant les faits, Sesay a argué avoir quitté le chantier parce qu’il n’était pas rémunéré à la hauteur de son travail. Abrahama M. a, quant à lui, affirmé qu’il  n’était pas au courant des faits reprochés à son coaccusé. Raison pour laquelle il l’a hébergé. D’ailleurs, il a été conforté par le substitut du procureur qui a souligné qu’il a été installé dans la procédure « par un concours de circonstances ». « Il ignorait que son co-prévenu a commis de tels actes. Encore, il n’a rien reçu de ce vol », a fait remarquer le maître des poursuites qui a requis la relaxe d’Abrahama au bénéfice du doute. En revanche, le parquet a demandé deux ans de prison, dont un an ferme contre Sesay qui, d’après lui, a été formellement identifié par le plaignant qui a subi un traumatisme crânien. Me Idissa Cissé a relevé que Sesay a toujours réfuté l’accusation.

En outre, dit-il, les autres ouvriers qui s’étaient retirés dans leur chambre au moment des faits, ont déclaré qu’ils n’ont pas vu le principal suspect battre la victime. « Il s’agit des faits graves qui méritent d’être sanctionnés. Mais, le tribunal ne dispose pas d’éléments objectifs pour condamner son client », a insisté la robe noire, plaidant la relaxe au bénéfice, ne serait-ce que, du doute puisque, soutient-il, « l’imputabilité des faits reste problématique ».

Le tribunal a retenu la culpabilité de Sesay S, avant de lui infliger une peine de deux ans, dont huit mois ferme. Abrahama M. a bénéficié d’une décision de relaxe. Les intérêts de la partie civile, absente au procès, ont été préservés.