Pour soutenir les petites et moyennes entreprises- industries (PME-PMI), un programme de financement massif a été mis en place à 3000 milliards d’ici 2028 par la coopération allemande. L’objectif est de faciliter l’accès au financement à ces petites structures.
Sous-tendu par neuf (9) projets de réformes, le programme de financement massif des PME ambitionne d’accroître le financement des PME à 3000 milliards d’ici 2028 contre seulement environ 500 milliards en 2023. La coopération allemande, à travers le projet «Accès au financement des petites et moyennes entreprises (Accès II) » mis en œuvre par la GIZ en partenariat avec l’Agence de Développement et d’Encadrement des PME (ADEPME), a soutenu le processus d’élaboration de ce programme de bout en bout.
Selon la représentante de la coopération allemande, la problématique de l’accès au financement des PME est une réalité pour les entreprises des pays de l’UEMOA en général et du Sénégal en particulier. » Seuls 9% du portefeuille de prêts des banques au Sénégal sont consacrés aux PME qui représentent 98% des 400 000 entreprises recensées en 2018 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) », dit-elle. Et de poursuivre : «L’objectif de ce programme est d’établir une feuille de route consensuelle qui puisse montrer la voie à suivre pour qu’une masse critique de PME puisse être éligible au financement ».
A l’en croire, depuis leur adoption, les réformes de ce programme tardent à être mises en œuvre. « Face à ce défi, des actions concrètes s’imposent et une réelle appropriation de ce programme par les acteurs concernés est nécessaire pour l’atteinte des objectifs fixés. La forte volonté des nouvelles autorités à trouver des pistes de solutions pour un meilleur accompagnement des PME/ PMI, avec comme élément central le financement, nous rassure », se réjouit-elle.
Pour le secrétaire d’Etat au développement des petites et moyennes entreprises et industries (PME-PMI), Ibrahima Thiam, les études récentes ont montré que, jusqu’à présent, très peu de PME/PMI ont accès au financement, à cause notamment, de leurs difficultés à fournir une information financière fiable et exhaustive mais également les garanties nécessaires. «Or, les services des structures d’appui et d’encadrement (SAE), des cabinets de conseils et des experts comptables ne sont pas toujours accessibles aux PME/PMI », dit-il.
Et d’ajouter : «La conséquence est que les banques n’octroient qu’une toute petite partie de leurs crédits aux PME qui estiment que les conditions du prêt ne sont pas généralement attractives. Il en est de même des systèmes financiers décentralisés qui ont du mal à octroyer des crédits à long terme». A l’en croire, les produits financiers innovants qui auraient pu faire l’affaire des PME/PMI sont peu connus et utilisés. «Au bout du compte, les PME/PMI éprouvent d’énormes difficultés pour rembourser leurs crédits. S’agissant du dispositif de la BCEAO, les solutions qu’il a pu apporter sont à saluer en permettant d’accroître l’encours de crédits accordés aux PME/PMI, par les banques, en juin 2023, à 600 milliards de FCFA, soit 9% du portefeuille total des crédits alloués par les banques », rapporte-t-il. Il est d’avis que le Sénégal peut faire beaucoup plus et mieux, à l’image des autres pays de l’UEMOA les plus performants en matière d’accès au financement des PME/PMI.
NGOYA NDIAYE