Le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a répliqué sévèrement à la sortie de Jean-Claude Mimran critiquant la délivrance « à tout-va » des DIPA.
Dans une interview accordée à plusieurs quotidiens, Jean-Claude Mimran, le propriétaire de la Compagnie sucrière sénégalaise et des Grands moulins de Dakar et d’Abidjan, a poussé un énorme coup de gueule, critiquant la politique économique de l’Etat. Mimran a également dénoncé la délivrance des DIPA, avant de lancer des signes d’alerte sur un risque de cessation de paiement de la CSS. Mais à bon chat bon rat. Cette sortie de Mimran n’est pas du tout appréciée au sommet de l’Etat.
Après l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) qui a sorti la sulfateuse contre Mimran, c’est le ministre du Commerce qui lui porte une réplique cinglante. Dans un entretien , Aminata Assome Diatta dément toutes les accusations de Jean Claude Mimran. Pour le ministre du commerce, le patron de la CSS doit justifier les difficultés que traverse son entreprise ailleurs et non dans la délivrance des Dipa. « J’ai lu l’intervention du patron de la CSS, mais ce que je puis dire en tant que ministre du commerce qui régit le pouvoir d’achat, c’est qu’à chaque fois que j’entends quelqu’un dire que son entreprise traverse des difficultés, cela me touche profondément. Parce que notre volonté c’est qu’aucune entreprise ne traverse des difficultés. Car ce sont des Sénégalais qui y travaillent et si l’entreprise traverse des difficultés ils peuvent perdre leurs emplois. Mais tout ce qu’on peut dire sur cette sortie, c’est que si la CSS traverse aujourd’hui des difficultés, elle doit chercher.
Elle rappelle qu’à son arrivée à la tête du département ministériel en 2019, le gap des Dipa était estimé à 30.000 tonnes et la CSS avait importé les 10.000.
«En 2020 aussi, nous avions autorisé 60.000 tonnes et parmi ce nombre, la CSS avait importé près de 20.000 tonnes», a-t-elle recadré.
Et d’ajouter : « En 2021, ce qui était prévu en termes de gap n’a pas été importé, parce qu’il y avait une tension au niveau international et la CSS avait augmenté dans son quota 15.000 tonnes, alors que les autres commerçants n’avaient même pas augmenté tout ce dont ils avaient besoin en sucre. Donc si la CSS cherche à justifier ses difficultés par les Dipa, cela ne colle pas avec la vérité des faits ». Elle signale que la CSS n’a jamais couvert les besoins du marché national en sucre.
D’où, justifie-t-elle la délivrance des Dipa par un besoin du marché en sucre non couvert la CSS. Elle révèle que la quantité des productions de la CSS tourne « autour de 140.000 tonnes par année », alors que la plus petite de nos consommations « varie entre et 20.000 tonnes par mois ». « Ce qui fait la consommation annuelle tourne autour 240.000 tonnes par an. »
M.BA