Les élections locales de ce 23 janvier ont été marquées par l’arrivée en force des jeunes à la tête des Mairies. Ousmane Sonko de la coalition Yewwi Askanwi a gagné la Mairie de Ziguinchor pendant que Barthélémy Dias a pris la capitale. Pendant ce temps, Ahmet Aidara prenait Guédiawaye des mains d’Aliou Sall, Amadou Ba se faisait élire à Missirah, Ndoye Bane à Pire, etc.
Mais sans doute le plus jeune a été Seydina Issa Laye Samb à Yoff, l’autre tombeur d’Abdoulaye Diouf Sarr. Le jeune Maire de 34 ans, khalifiste, va inaugurer sa première fonction en tant qu’élu même s’il est en politique depuis 15 ans.
Même s’il y avait de jeunes Maires comme Bara Ndiaye à Méwane, on a eu le sentiment que, cette fois-ci les jeunes se sont fortement impliqués dans les élections dans le souci de s’accaparer du pouvoir ou des pouvoirs. La preuve, ils avaient aussi envahi les bureaux de vote qui comme mandataires, qui comme représentants de partis s’ils ne sont pas tout simplement présidents ou membres de bureaux.
D’ailleurs certains candidats jeunes comme Malang Fadera au Sud, Ousmane Mangane à Lagbar, Béchir Fofana à Velingara, candidats, n’ont pas eu la même chance que les autres.
Et la liste est loin d’être exhaustive.
Si la tendance se poursuit, l’alternance générationnelle sera vraiment une réalité au Sénégal. Car, un parti comme le Pds a été un vrai précurseur en la matière avec la génération du Concret qui, aujourd’hui, a pris les rênes du pouvoir au sein des instances du parti.
C’est dire qu’il faudra désormais compter sur les jeunes et avec les jeunes dans le landerneau politique.
Aujourd’hui, ces derniers ont manifestement pris goût à la politique. Et ils vont s’y investir davantage jusqu’à finir par une y imposer une supériorité numérique.
C’est d’ailleurs un processus qui nous semble inéluctable. Car, une forme certaine de reconfiguration politique de dessine. Les partis classiques et traditionnels perdent du terrain au profit de nouveaux. Et les méthodes politiques changent du fait largement des nouvelles technologies. On ne fait plus la politique de la même façon. Et ce sont les jeunes qui maîtrisent mieux ces technologies. C’est leur époque. Ce sont leurs instruments.
Face à cette dynamique irréversible, les plus anciens vont devoir se résoudre à revoir leurs copies et composer avec ces jeunes. Certes, ceux qui appartiennent aux générations plus anciennes vont résister et ne seront jamais complètement évincés, mais la politique sera de plus en plus, dans les prochaines décennies, une affaire de jeunes.
Et si ceux qui sont déjà élus aujourd’hui font des résultats et de bons résultats, le processus va s’accélérant. Mais si au contraire, du fait de la fougue de jeunesse et de la précipitation, les erreurs graves se multipliaient du côté des jeunes, ils auront du mal à rajeunir rapidement des instances comme l’Assemblée nationale, la Présidence ou ailleurs.
La balle est alors dans leurs camps. C’est à eux de jouer…
Assane Samb