Sidy Diop s’autoproclame le meilleur musicien de sa génération. Dans un entretien accordé à Rewmi, la révélation de la musique sénégalaise revient sur son enfance et son parcours. Il soutient écouter tous les artistes, même si Youssou Ndour reste sa référence. Celui-ci dont il s’inspire. Il parle également de ses rapports avec les autres artistes. Entretien !
PRESENTEZ-VOUS AUX LECTEURS ?
Je suis un jeune chanteur qui a débuté sa carrière en 2014. En 2016, j’ai rejoint le groupe (Nokhoss band) de Salam Diallo et en 2017, j’ai sorti mon premier single. J’ai fait mon spectacle au Grand Théâtre et ma tournée internationale. Compositeur, chanteur, je suis très bien apprécié des Sénégalais.
Pouvez-vous revenir à vos débuts dans la musique ?
Oui, bien sûr et comme dit l’adage, « tout début est difficile. » Quand un artiste débute une carrière musicale, c’est très souvent compliqué du côté des parents qui tiennent aux études et à la réussite sociale. Au début, ils ont une autre vision de la musique et après, on réussit toujours à les faire changer d’avis. C’était très difficile de les convaincre, mais j’y suis finalement arrivé car c’était ma passion. Aujourd’hui, ils me soutiennent m’accompagnent de leurs prières. Au fur et à mesure qu’ils me voyaient chanter dans certaines cérémonies (mariages, baptêmes, entres autres), ils se sont finalement associés à ma passion. Nous avons discuté et trouvé un compromis.
Quel est votre niveau d’études ?
J’ai été jusqu’en Seconde. J’ai débuté l’élémentaire à Kébémer avant d’aller a Tivaouane jusqu’en classe de quatrième. Et après, je suis venu à Dakar pour la classe de Troisième. Après la Seconde, j’ai arrêté les études.
Quel chanteur vous inspire le plus ?
Ndiaga Mbaye, Ndèye Marie Ndiaye Gawlo, Youssou Ndour, Baba Maal m’ont instillé le virus de la musique.
Alors que la plupart des jeunes s’adonnent au hip-hop, c’est dans l’univers du Mbalax que vous avez choisi d’évoluer. Pourquoi ?
J’aime beaucoup le rap et suis d’ailleurs très ami avec les rappeurs. J’ai opté pour le Mbalaax par fibre culturelle.
Quel est votre rapport avec les autres artistes ?
J’entretiens des rapports de grands et petits frères avec mes pairs artistes, il y en a même que je considère comme mes jumeaux. Nous faisons tous le même travail. Alors, nos rapports ne peuvent être que bons. Ce sont tous mes amis et ma chance, c’est qu’ils m’aiment tous et c’est réciproque.
Vous aviez l’habitude d’assister aux spectacles de Wally Seck, mais dernièrement on ne vous y voit plus. Quelle en est la raison ?
Non, il n’y a rien du tout ! C’est juste que soit, je suis en concert comme lui ou j’ai signé un contrat avec quelqu’un. Sans empêchement, j’assiste à ses concerts avec plaisir.
Peut-on s’attendre à un featuring avec d’autres artistes ?
Ah ! bien sûr, pourquoi pas ?
On voit que vous reprenez souvent les chansons des autres. Etes-vous en accord avec eux ?
Ils sont contents (il insiste). Comme je le disais tout à l’heure, Dieu a fait que ces artistes m’aiment bien. Pape Diouf (chanteur), quand je reprends ses chansons, il me dit que je lui rappelle pas mal de souvenirs surtout le temps où il était encore au groupe Lemzo Diamono. Ils n’y voient aucun inconvénient que je reprenne leurs chansons, bien au contraire. Aujourd’hui, si je devais reprendre une chanson de Ndiaga Mbaye ou de qui que ce soit, je pense que je ne devrais même pas leur demander leurs permissions parce que je me dis que je reprends les chansons de mes papas ou de mes mamans. Et c’est tout à fait normal. D’ailleurs, ce n’est plus leurs chansons, ce sont les miennes (rire).
Vous considérez-vous comme le meilleur de votre génération ?
Oui ! Et Dieu a voulu que ça soit ainsi ! Sidy Diop est le meilleur de sa génération. Quand on fait quelque chose, il faut avoir une totaleconfiance en soi. Encore une fois, je me proclame le meilleur de ma génération et je ne suis pas le seul à le dire.
Comment vivez-vous la crise liée à la Covid-19 ?
J’avoue que cette crise sanitaire a tout chamboulé mais après tout, c’est Dieu qui décide et c’est lui qui a voulu que ça se passe ainsi. On ne peut qu’accepter Sa Volonté. Avec la Covid, on a perdu pas mal de contrats ; on a annulé pas mal de tournées nationales et internationales.
Comment faites-vous pour égayer votre public en cette période ?
J’essaie de faire comme je peux ! Avec mon label, nous avons fait deux singles. Durant le confinement, nous nous sommes enfermés au studio et nous avons bossé pour faire plaisir à notre public. Ils sont toujours là pour nous et ils sont les premiers à venir voir nos spectacles. D’ailleurs, il y a même des gens qui m’envoient des messages pour me dire mes spectacles leur manquent. Et à partir de là, j’ai eu l’idée, avec mes collaborateurs, d’aller en studio et de faire des morceaux pour faire plaisir à mon public, mes fans. Comme dit l’adage, loin des yeux, mais près du cœur.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote qui vous a beaucoup marqué ?
Des anecdotes, j’en ai beaucoup ! Mais il y a eu une qui m’a particulièrement marqué. C’est quand je cachais encore à mes parents que je faisais de la musique. Au début, il n’y avait que mes tantes qui étaient au courant. Un jour, je devais faire un spectacle dans un club de la place, et ce jour-là, mes tantes ont fait une délégation et avec mon père, ils sont venus me voir jouer. Mon père était au coin Vip et à un moment donné, il est monté sur scène, m’a pris dans ses bras et a formulé des prières à mon égard. Et ce geste m’a tellement touché au point que j’ai senti en moi une force « surnaturelle». Il y avait certes beaucoup de gens qui étaient là pour moi, mais voir mon père à mes côtés m’a fait beaucoup plaisir. Mon père n’a jamais été en boîte, mais ce jour-là, il est venu voir son fils jouer et quand il est monté sur scène, j’ai ressenti un sentiment que je n’arrive toujours pas à expliquer. C’est l’une des choses qui m’a le plus marqué et c’est une chose que je n’oublierai jamais.
« La jeune génération a modernisé la musique »
VOS MAUVAIS SOUVENIRS ?
Pour ce qui est des mauvais souvenirs, je n’y pense pas trop quand ça m’arrive. Car je laisse tout entre les mains de Dieu. Au début de ma carrière, j’ai fait face à tout sortes d’obstacles, mais quoi de plus normal, tout n’est pas rose dans la vie.
Si vous deviez faire une comparaison entre l’ancienne musique et celle d’aujourd’hui, que diriez-vous ?
C’est vrai que la musique d’aujourd’hui est différente de celle d’hier, car les artistes de la jeune génération ont révolutionné la musique. Nous avons apporté notre petite touche personnelle tout en conservant ce qu’il y avait au début. Nous avons modernisé la musique. Dans mes chansons, je prends l’ancienne musique et j’y ajoute ma petite touche et je donne à mon public ce qu’il veut. C’est le cas de mon single « Diabira » et ça a beaucoup cartonné.
Votre single « Diabira » a eu beaucoup de succès, pourquoi le choix de ce titre ?
Diabira est une chanson de Ndiaga Mbaye. Je l’ai juste modernisé et j’ai ajouté ma touche personnelle. J’avoue que la chanson a eu beaucoup de succès. J’ai une « fille » qui s’appelle Diabira. Un jour, je l’ai invité à un de mes concerts et au moment où je chantais, elle se déhanchait sur la piste et ça m’a inspiré et on l’a finalement enregistré. Le résultat final est que tout le monde a aimé.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la musique ?
Le conseil que je lui donnerai est de croire en lui, en ses capacités, car tout début est difficile. Qu’il ne doit jamais baisser les bras, qu’il doit y croire. Il doit avoir de la considération, du respect pour ses amis, ses collaborateurs et surtout il doit être bien encadré. C’est le plus important.
Quels sont vos projets ?
Des projets, j’en ai beaucoup. Je prévois d’aller en tournée nationale et internationale. Mais pour l’heure, je travaille sur mes albums, et c’est en cours.
Sidy Diop est-il un cœur à prendre ?
(Rire) Je suis en relation avec une fille mais je ne dirai pas qui c’est. Pour vivre heureux, il faut vivre caché.
ANNA THIAW