Ibrahima B., un ouvrier, né en 1996, est accusé de viol pour avoir exercé du chantage à la sextape pour coucher avec sa collègue, Ndèye Fatou. En détention depuis le 22 mai 2022, le mis en cause a été jugé hier, par la chambre criminelle de Dakar où il risque 12 ans d’emprisonnement ferme.
Ibrahima et Ndèye Fatou travaillaient au sein de la même entreprise. C’est dans ces circonstances qu’ils ont eues une liaison. Quelque temps après, Ibrahima a joué un sale tour à son amante mariée en lui proposant de la présenter à son ami Cheikh Diop, établi en France. Le jeune homme a ainsi donné le « numéro de téléphone » de ce dernier à sa collègue. Très vite, Ndèye Fatou est entrée en contact avec Cheikh, avant de nouer une relation amoureuse avec lui. Elle recevait ainsi des messages de « Cheikh » lui demandant d’envoyer ses nudes via Watshapp. Quand elle s’est exécutée, la mère de famille a commencé à recevoir des messages lui sommant d’entretenir des rapports sexuels avec son collègue Ibrahima B. sous peine de diffuser ses images obscènes sur les réseaux sociaux. Sur ces entrefaites Ndèye Fatou a couché avec Ibrahima au moins à quatre reprises. Des scènes qu’elle filmait pour l’envoyer à son maître-chanteur qui continuait d’exercer son chantage sous prétexte que les rapports sexuels n’étaient pas bien faits. Pour sortir de cette situation humiliante qui a duré sept mois, Ndèye Fatou a finalement porté plainte. L’enquête a ainsi abouti à l’arrestation d’Ibrahima qui se faisait passer pour Cheikh. Car étant le propriétaire du numéro qu’il avait remis à sa victime. Ce que le mis en cause a reconnu lors de son face-à-face avec les enquêteurs. Il a aussi avoué avoir publié sur son statut Watshapp une des vidéos obscènes de la plaignante. Ibrahima sera inculpé le 22 mai 2022 pour viol et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. À la barre de la chambre criminelle de Dakar hier, l’accusé a réfuté le premier chef de prévention, soulignant que la partie civile a toujours consenti à leurs parties de jambes en l’air. « Ndèye était une collègue. Le courant est très vite passé entre nous. C’est toujours elle qui prenait l’initiative de nos rapports sexuels. Elle m’invitait à Saly, Lac Rose ou dans un appartement. Elle filmait tous nos ébats », a déclaré Ibrahima.
Domicilié aux Parcelles Assainies, le comparant a admis avoir exercé par la suite du chantage sur la partie civile quand il a su que celle-ci le trompait avec son ami Cheikh Diop. « Cheikh m’avait offert son Iphone 12 au moment où il rentrait en France en février 2022. Quand j’ai consulté son Watshapp business, j’ai découvert que Ndèye Fatou lui envoyait ses images obscènes. Là, j’ai commencé à faire chanter cette dernière en lui proposant d’aller coucher avec mon ami du nom de Saliou ou moi, sous peine de balancer ses images pornographiques sur le net. Mais, elle ne s’est jamais donnée à moi. Nos relations sexuelles sont antérieures à ce chantage. Notre dernier rapport remonte au mois d’octobre 2021 », a renseigné Ibrahima. Absente de l’audience, la partie civile s’est désistée de son action. À l’enquête, elle a soutenu qu’elle n’a jamais rencontré Cheikh. C’est l’accusé qui lui a dit que ce dernier allait lui offrir 2 millions francs si elle accepte de lui envoyer des nudes. Le parquet a estimé que les faits sont constants. L’accusé a exercé du chantage pour obtenir les faveurs sexuelles de la partie civile. Sur ce, le représentant du Ministère public a requis 10 ans de réclusion criminelle pour le viol et deux ans ferme pour la diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. L’avocate de la défense a plaidé l’acquittement, soutenant que l’accusé a toujours eu des rapports sexuels avec la partie civile sans contrainte. L’affaire sera vidée le 21 janvier prochain.