L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé mardi qu’elle suspendait ses opérations en Haïti à la suite d’une nouvelle vague de violence.
Dans un communiqué publié sur son site Internet, MSF a déclaré que son personnel avait été menacé par la police. L’ONG rappelle que le 11 novembre, une ambulance a été attaquée, entraînant la mort d’au moins deux patients et le harcèlement du personnel. Dans la semaine qui a suivi, la police haïtienne a arrêté plusieurs véhicules de MSF et a menacé le personnel de mort ou de viol.
Ulrika Richardson, coordinatrice résidente et humanitaire des Nations unies en Haïti, a déclaré que les événements de lundi et mardi indiquaient que les gangs avaient l’intention « d’acquérir plus de territoire dans la capitale ». Cette attaque survient quelques jours après que la violence des gangs a forcé la fermeture du principal aéroport international d’Haïti pour la deuxième fois cette année, alors que le pays a prêté serment à un nouveau premier ministre à la suite de luttes politiques intestines.
L’organisation humanitaire interrompra les admissions et les transferts de patients dans ses cinq centres médicaux à partir de mercredi, un coup dur pour un pays où les soins médicaux sont extrêmement limités. Christophe Garnier, chef de mission de Médecins sans frontières en Haïti, a déclaré que l’organisation s’engageait à fournir des soins de santé : « Nous sommes désolés et profondément préoccupés par cet impact, mais nous pensons également qu’il n’y a pas d’autre moyen d’arrêter cette violence à notre encontre », a déclaré M. Garnier.
La dernière attaque a été menée par le groupe Viv Ansanm, dont le porte-parole, Jimmy Chérizier, chef de gang et ancien policier d’élite, a annoncé le plan dans une vidéo publiée sur les médias sociaux. La violence des gangs a forcé plus de 20 000 personnes à fuir Port-au-Prince ces derniers jours, selon l’ONU. Elles s’ajoutent aux 700 000 personnes qui se sont retrouvées sans abri ces dernières années à cause de la violence.