Le Sénégal traîne encore le pas pour l’élimination du trachome au moment où le Mali et la Guinée y sont arrivés. En effet, 60% des centres de soins oculaires sont concentrés sur l’axe Dakar Thiès et Saint Louis. L’annonce a été faite par le chargé de programme de la santé oculaire de Sightsavers.
La prise en charge de la santé oculaire reste problématique. Le Sénégal traîne le pas pour l’élimination du trachome. Selon le chargé de programme de la santé oculaire de Sightsavers, Alioune Diagne, l’on fait face à l’équipement des unités de soins oculaires en matériels ophtalmologiques pour une meilleure offre de soins oculaires de qualité à hauteur. « Il y a aussi la construction et rénovation d’unités de soins oculaires (Malem Hoddar, Koumpentoum, Sokone et en perspective rénovation de l’USO de Bambey », dit-il.
Et de poursuivre: » Nous appuyons l’organisation de consultations médicales publiques dans la communauté, de consultations médicales au niveau des Daaras, des écoles pour le dépistage et l’identification des enfants présentant des déficiences visuelles (erreur de réfraction et autres) ». Sur cette liste s’ajoute la stratégie avancée pour les services de chirurgie de la cataracte dans les régions sélectionnées. « Notre programme mis en œuvre en ce sens en 2023, compte consulter 328 870 personnes au niveau des postes de santés, centre de santé et hôpitaux, 123 772 personnes dépistées pour des vices de réfraction dont 2441 ont obtenu des lunettes. 12 687 personnes opérés de la cataracte et 8 112 traités pour le glaucome », énumère-t-il. Cependant, ces acteurs font face à des défis majeurs comme disposer d’unités de soins oculaires suffisantes, de qualité et bien répartis. « 60% des centres de soins oculaires sont concentrés sur l’axe Dakar Thiès et Saint Louis.
Tous les centres tertiaires sont dans la région de Dakar (rétinopathies diabétique, glaucome) et la plupart des centres sont sous équipés et leur plateau technique vétuste », déplore-t-il. A ces manquements s’ajoutent les ressources humaines « ophtalmo pédiatrie, Techniciens supérieurs de santé, optométristes », l’inexistence des autres corps de professionnels de la santé oculaire, notamment les infractionnistes, optométristes, techniciens basse vision, l’insuffisance des ophtalmologistes et leur inégale répartition, et aussi sur le personnel intermédiaire (TSO), le financement domestique et de ligne budgétaire pour le problème. Ce qui s’explique par une faible couverture sanitaire.
« Il faut assainir le secteur des lunettes »
L’assainissement du secteur des lunettes s’est invité aux échanges. Sur ce, Aliou Diagne indique que dans le cadre de l’offre de services, il y a les unités optiques. « Elles sont normalement habilitées à fabriquer des lunettes mais ne sont pas assez nombreuses au niveau du Sénégal. Des efforts sont faits et des formations pour les optométristes qui travaillent dans ces unités optiques », fait-il savoir.
Et d’ajouter : »Sur le marché, il y a beaucoup d’autres personnes qui offrent des services de lunettes sur la base d’une ordonnance ». Il soutient que leur structure compte accompagner le ministère de la santé pour avoir une politique claire et maîtrisée sur l’offre de services de lunettes. « Beaucoup de privés s’y mettent et cela peut être un problème dans le cadre surtout de la qualité et de l’offre de services de lunettes. Nous continuons à travailler avec le ministère de la Santé, comme principal coordonnateur du programme santé oculaire, pour pouvoir mettre en place une politique claire par rapport à cette offre de lunettes, et voir les besoins et l’appui que Sightsavers pourra faire sur ce domaine », conclut-il.
NGOYA NDIAYE