La santé de la reproduction des adolescents et jeunes à Mbacké se heurte aux croyances religieuses. Selon la coordinatrice, Ndèye Mareme Séne Ndao, il est difficile de faire des activités de sensibilisation sur cette question à Touba.
La santé de la reproduction des adolescents et jeunes reste toujours un tabou à Touba. Selon la coordinatrice du centre des adolescents (es) de Mbacké, Ndèye Marème Séne Ndao, les acteurs font face à la résistance des religieux. « Touba est une zone sensible, nous nous limitons à Ndindy. C’est difficile à pénétrer mais nous avons mis en place un club des jeunes filles. C’est une communauté religieuse et pense qu’on est venu pour pervertir les jeunes » dit-elle.
Et de poursuivre: « Au mois passé, nous avons eu 7 cas positifs de VIH à Mbacké. Nous les référons au district sanitaire pour la prise en charge. Mais parfois, nous avons des perdus de vue car nous travaillons en anonymat ce qui fait qu’il est difficile de les retrouver ». La coordinatrice indique que des activités de sensibilisation et des visites à domicile sur la santé reproductive se tiennent régulièrement à Mbacké. « La consultation est gratuite et beaucoup d’enfants fréquentent ce centre. 70 jeunes filles ont été consultées l’année dernière. Leurs tests de grossesse étaient positifs et elle ont bénéficié d’accompagnement jusqu’à la naissance de leur enfant. Avec nos partenaires, nous leur faisons des échographies », renseigne-t-elle.
En ce sens, elle fait noter que des infections sexuellement transmissibles (IST) ont été détectées chez les jeunes filles et garçons. « Il y a aussi des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Ils ont des infections, nous les référons dans d’autres structures sanitaires car nous ne pouvons pas les prendre en charge », ajoute-t-elle. Pour les adolescents, la tranche d’âge est de 14 à 20 ans. » Les jeunes viennent faire leur planification familiale discrètement et mille préservatifs sont distribués par an », rapporte la coordinatrice du centre des adolescents de Mbacké.
La gestion des urgences, un problème majeur pour l’atteinte des objectifs
Au centre de santé de Serigne Mbacké Madina de Touba, le problème majeur reste la gestion des urgences. Selon la coordinatrice de la santé de la reproduction dans ladite structure sanitaire, Thioro Faye, l’ambulance est en panne, empêchant les évacuation sanitaires. « En période hivernale, la capacité d’accueil des hôpitaux devient très faible. L’ouverture du bloc opératoire du centre de santé va renforcer le plateau technique, parce que le centre sera rehaussé au niveau centre de santé de type 2 avec un bloc opératoire. Si cela est fait avant l’hivernage, cela va contribuer à la baisse de la mortalité maternelle et néonatale », fait-elle savoir. Elle note qu’il y a un retard dans les CPN où on tend vers 8 consultations prénatales. « Les accouchements se font dans les structures de santé de Touba parce qu’au niveau de chaque quartier et de chaque village, on a un poste de santé ou un centre et des hôpitaux.
Au total, il y a 42 structures de santé à Touba, 29 postes de santé, 6 centres de santé et 3 hôpitaux. Mais, vu le poids démographique de Touba, c’est toujours insuffisant », alerte -t-elle. En ce qui concerne la planification familiale, beaucoup de difficultés ont été notées, liées aux problèmes de compréhension et des rumeurs. « Nous avons pu relever le cap avec les acteurs communautaires , les relais et les Bajenu Gox. Avec la levée du mot d’ordre, on aura des résultats concordants » se rejouit-elle. Elle appelle au renforcement de la sensibilisation avec les acteurs communautaires, les journalistes au niveau local pour que l’on puisse bénéficier de ces supports pour réussir cette stratégie.
Concernant la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, au niveau de Touba, des difficultés ont été notées par rapport à cette cible. « Mais, nous sommes en train de faire des efforts pour voir comment faire pour l’atteinte des objectifs mais prendre un peu en compte la spécificité de la ville en adaptant les messages portés à cette cible », rassure-t-elle. A l’en croire, les accouchements à domicile, à Touba représentent 0,5 % par rapport à toute la population car n’étant plus très importants à Touba. « Mais, notre souhait c’est d’avoir 100 % d’accouchements dans les hôpitaux. Il y a des structures privées qui parviennent à accueillir des accouchements mais on n’arrive pas à les recenser. C’est pourquoi, nous faisons de la sensibilisation à ces structures privées qui ne sont pas vraiment dans les normes. Pour celles qui sont en norme, elles sont enrôlées au niveau des districts où elles travaillent avec eux », dit-elle.
Ngoya Ndiaye