La junte au pouvoir à Bamako appelle les Maliens à manifester vendredi contre les sanctions imposées par l’organisation des Etats ouest-africains. Dans le même temps, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, se dit ouvert au dialogue. Dimanche 9 janvier, la CEDEAO a infligé au Mali une série de sanctions particulièrement sévères.
L’effet de ces mesures de rétorsion sur la junte mais aussi sur la population ajoutent à l’incertitude des lendemains dans un pays au coeur de l’instabilité sahélienne, théâtre de deux putsch depuis 2020. Les autorités maliennes ont continué lundi soir à faire assaut de pugnacité et à se draper dans la défense de la patrie et de sa souveraineté, autour desquelles elles exhortent au ralliement.
À peine seize lignes, en six alinéas – les demandes de divorce, même à l’amiable, sont plus longues. Listées dans une demi-page d’un communiqué qui en compte six, les sanctions économiques prononcées le 9 janvier contre le régime malien par l’autorité des chefs d’État de la Cedeao affecteront la marche économique du pays sur au moins trois fronts : financier, commercial et budgétaire. Avec des effets différenciés, toutefois.
La fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays et la suspension des transactions commerciales – à l’exception principalement des produits alimentaires, énergétiques et sanitaires – ne devrait affecter que les exportations maliennes. L’essentiel des produits importés par le pays – hormis peut-être des équipements électriques et des machines (14 % des importations en 2019) et des véhicules (9%) – devraient être couvertes par les exemptions décrétées par la Cedeao.
Le gouvernement installé par les militaires a pour sa part appelé dans un communiqué à la « mobilisation générale » sur tout le territoire vendredi.