Reconnu coupable d’injures, Amary Tacko Ndiaye a été condamné hier, à un mois de prison et à payer 200.000 francs, à titre de dédommagement. Le prévenu a été traduit à la barre du tribunal de Dakar par la productrice de film, Sophie Marguerite Marie Le Hire.
50.000 francs, c’est la modique somme qu’avaient reçue les acteurs d’un film produit par Sophie Marguerite Marie Le Hire en 2019. Se sentant exploité, l’un des acteurs, en l’occurrence Amary Tacko Ndiaye, a descendu en flammes la productrice. Poursuivi pour atteinte à la vie privée, violence et voie de fait, le prévenu faisait face hier, au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. A l’en croire, le film qui traite du mouvement des gilets jaunes en France, a reçu cinq prix. « Nous n’avons reçu que 50.000 francs. Elle nous a promis verbalement 10% des retombées, mais elle a mentionné 5% dans le contrat. Le jour où on signait chez elle à Sacré-Cœur en présence de son mari, on était parti pour essayer les tenues. On n’avait pas pris le temps de lire le contrat », a expliqué le trentenaire. Il indique qu’il avait signifié à la partie civile de ne plus utiliser ses images pour faire la promotion du film. Mais, cette dernière avait fait fi de cette sommation. Raison pour laquelle il l’avait traitée de voleuse sur sa page Facebook. « J’étais déçu et je me suis révolté artistiquement », affirme-t-il.
Interrogée sur les faits, Marie Marguerite Marie Le Hire soutient qu’il est stipulé dans le contrat qu’elle peut utiliser les images des acteurs pour faire la promotion du film. Elle ajoute que celui-ci n’a jamais reçu de prix, malgré ses nominations. « Après m’avoir insulté par message privé, il m’a menacée par mail. Aussi, il m’a diffamée sur Facebook. J’ai reçu six messages au total », informe-t-elle.
Selon Me Maïmouna Dièye, la plaignante n’attendait aucun revenu financier. « Elle voulait sensibiliser le public. Il n’y avait aucune activité durant les trois ans à cause de la pandémie », a souligné la robe noire qui estime que sa cliente a été touchée dans son intimité, car les menaces pouvaient être traduites en actes. Elle a ainsi réclamé 10 millions FCFA, en guise de réparation.
La déléguée du procureur a requis l’application de la loi. Pour le conseil de la défense, on ne peut retenir que le caractère injurieux du message. Étant du même avis, le juge a requalifié le chef d’atteinte à la vie privée en injures, avant de condamner le prévenu à un mois de prison avec sursis et à payer 200.000 francs en guise de réparation.
KADY FATY