Par Safietou Diop, Envoyée Spéciale à Conakry – Rewmi Quotidien
Candidat à l’élection présidentielle de ce dimanche 18 octobre, Cellou Dalein Diallo, a prononcé son discours de fin de campagne. Le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) qui se met déjà dans la peau d’un futur président de la République, a déclaré être prêt à assumer la fonction dès le soir du 18 octobre. Revivez son grand oral !
Guinéennes,
Guinéens,
Mes chers compatriotes,
C’est la dernière fois que je m’adresse à vous dans le cadre de cette campagne présidentielle qui prend fin dans quelques heures. Je voudrais la saisir pour vous dire toute ma reconnaissance et vous exprimer aussi mon grand merci. En effet, l’intense ferveur populaire qui a entouré ma tournée témoigne sans doute de votre adhésion à l’homme politique que je suis et à mon projet : unir et servir les Guinéens. Mais c’est aussi un appel pour un nouvel avenir face à l’échec du pouvoir actuel. J’ai ainsi senti que vous voulez que je sois le porteur de cette espérance. La lourde responsabilité qui entoure cette mission pour la construction d’une Guinée d’avenir est, pour moi, une charge exaltante. Je voudrais m’en honorer et vous louer pour cet honneur.
Mes chers compatriotes,
Notre histoire est une suite de rendez-vous marqués par des désenchantements. Le dernier est celui de 2010. Au cours de ces 10 dernières années, les promesses creuses ont eu, comme contrepartie, la détérioration des conditions de vie des populations et la dégradation de l’environnement du pays ; le chômage des jeunes, notamment des jeunes diplômés et une corruption endémique au profit d’un clan ; le désordre de nos institutions et le recul de l’Etat de droit avec une répression unanimement condamnée par les organisations de défense des droits de l’homme. Mais le lot le plus lourd à porter a été celui de notre division. Ce pouvoir qui a été incapable de mettre en mouvement notre société pour créer de la richesse s’est évertué à nous opposer les uns aux autres, blessant ainsi notre Nation.
Mes chers compatriotes,
Je sais que vous êtes conscients de l’imposture de ce pouvoir et que vous êtes déterminés à tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges. Cette volonté, je l’ai mesurée pendant ma tournée de campagne en empruntant les routes de l’impossible qui sont bien le reflet de la profonde misère de la population. Elle est dans le regard, dans le gestuel, dans la parole, dans la mobilisation incontestable des guinéens que j’ai rencontrés dans le pays profond.
L’apothéose a été à Conakry. La déferlante qui y a eu lieu a rassemblé des citoyens qu’aucune frontière de quelque nature qui soit ne sépare. Cette vague humaine est contre le 3ème mandat, cet « après moi, c’est moi » d’Alpha Condé qui choque la dignité de notre peuple. Elle a réuni les Guinéens déçus, ceux qui pressentent que notre société est en danger et ceux qui sont pour la démocratie et contre ce qui la menace.
Mes chers compatriotes,
Le raz-de-marée humain de la population de notre capitale, creuset de la Nation, préfigure de notre dépassement individuel et collectif pour prendre en main, dimanche 18 octobre prochain, notre destin que veut confisquer Alpha Condé. Cette ferveur quasi religieuse et la détermination qui la soutient me confortent dans ma foi que la victoire de la Nation contre le choix usurpé de 2010 sera au rendez-vous et qu’aucune force ne pourra la lui voler.
Mes chers compatriotes,
Je suis prêt pour assumer dès le soir du 18 octobre prochain les responsabilités que vous me confieriez. Je connais l’exigence de la fonction de Président de la République et comme vous le savez, je suis bien préparé pour l’exercer. Je discerne les attentes de notre peuple, les défis auxquels notre Nation est confrontée et les opportunités que renferment notre pays. Candidat désormais de tous les Guinéens, je serai le Président de la République dont la première mission sera de veiller à la cohésion nationale.
Mes chers compatriotes,
Tant que les guinéens seront divisés par catégories ethniques opposées les unes aux autres comme le pouvoir actuel l’a favorisées, le redressement du pays que nous appelons de nos vœux ne pourra pas se réaliser. Faut-il rappeler que les pouvoirs publics : exécutif, législatif et judiciaire ne valent, en fait et en droit, que s’ils s’accordent avec l’intérêt supérieur du pays, s’ils reposent sur l’adhésion confiante de la Nation ?
C’est pourquoi la refondation de notre État sera au cœur de mes priorités Elle appellera des réformes profondes dans la justice, les forces de sécurité, l’administration. Il faut un consensus pour imposer ces réformes qui ne prendraient pas en compte l’ethnie ou la région. Je compte donc constituer un gouvernement ouvert aux forces politiques et à la société civile représentatives de la Nation. C’est cet Etat refondé, respectueux des droits et des libertés de tous les citoyens et soucieux de leur solidarité mais aussi exigeant concernant les devoirs de tous, qui peut réconcilier les Guinéens avec leur avenir commun.
Avec un Etat juste, impartial et stable, la Nation se rassemblera sur elle-même pour se mettre en mouvement sur le chemin du progrès. Grâce aux opportunités qu’offrent les richesses de notre territoire, je compte très rapidement satisfaire les besoins d’emplois des jeunes notamment les chômeurs diplômés et améliorer le niveau d’autonomisation des femmes.
Les secteurs d’avenir telles que l’éducation et la santé, l’agriculture pour sa capacité à créer des emplois par unité de capital investi, la nécessité de réduire la pauvreté avec une attention particulière pour la satisfaction des services sociaux de base et le traitement des retraités et des handicapés, seront au premier rang des priorités de ma gouvernance.
Mes chers compatriotes,
Au cours de ces 10 dernières années, la pauvreté s’est encore accentuée dans notre pays et les libertés ont reculé. Nous ne devons plus accepter que la Guinée continue à être dans la queue du peloton du monde. Seul le développement de notre pays le fera respecter et les guinéens retrouver la considération qu’ils méritent. Mais cela n’est possible que si nous réussissons à maintenir l’unité de la Nation, à construire une démocratie apaisée et un État respectueux des droits humains et des libertés fondamentales.
C’est pourquoi je voudrais de nouveau, en vous regardant dans les yeux, vous proposer un pacte de confiance. Je sollicite votre confiance pour me confier notre destin commun pour les cinq prochaines années en votant massivement pour moi dimanche prochain. En retour, je m’engage à faire démarrer l’ascenseur social pour qu’en 2025 vous puissiez constater que votre niveau de vie a augmenté et les perspectives sont favorables pour vos familles. Votre Etat aura réussi à réconcilier les fils de la Nation, à rendre une image positive au pays dans le monde et à susciter la confiance dans ses institutions.
Je vous fais confiance pour obtenir votre vote. Faites moi confiance pour construire une Guinée d’avenir.
Vive la Guinée !
Vive la République !
Cellou Dalein Diallo
Président de l’UFDG