Le rapport de la Cour des comptes fait état de manquements graves dans la gestion des finances publiques. Autant de milliards engloutis par des gestionnaires sous le régime de Macky Sall. Avec l’annonce du ministre de la Justice qui entend poursuivre les fautifs, Sanou Dione ancien parlementaire a révélé que le régime en place a procédé à une surveillance accrue des frontières pour éviter que des agents de l’administration « indexés » quittent le pays. Il est revenu sur l’affaire Farba Ngom et la relance de l’économie. Il était l’invité du Grand Oral sur Rewmi Tv.
Cas Khalifa Sall et le FDR
Sanou Dione, ancien parlementaire et ancien responsable de Taxawu Sénégal est dans le camp du pouvoir de nos jours. Un soutien aux côtés de Diomaye et de Sonko. Logisticien dans le domaine aérien, il a occupé des responsabilités au sein de Taxawu. Interpellé sur cette opposition dans ce pays malgré son ancienneté avec Khalifa, qui est la locomotive du FDR, ce dernier dit avoir eu mal quand il a entendu cette information. « Au début, je pensais que c’était un fake news. Mais j’ai eu le temps de suivre l’élément. Mais j’étais abasourdi. J’ai appelé les amis de Khalifa sachant que Taxawu est dans une situation difficile avec autant de départs, des différentes compositions mais son premier réflexe devrait être celui de réunir tout le monde et ne pas s’allier avec ceux qui ont détruit sa carrière politique. Des gens qui l’ont traité de voleur en l’appelant « dugub » (mil) ou « thiep » (riz) des gens qui lui ont fait du mal », a regretté Sanou Dione.
A l’en croire, il existe des choses qui ne passent pas car il urge de parler à Khalifa et ses amis. « J’invite ses amis qui ne sont pas politiques à parler à Khalifa car il le faut. Des erreurs l’ont conduit à avoir cette position et donc cette histoire dans laquelle on conduit Khalifa mais c’est dommage. Il lui faut faire une analyse froide car il va se perdre. Khalifa autour d’une table avec des gens qui l’ont « tué », mais c’est terrible et c’est un homme à sauver car cela n’aboutira pas », a indiqué Sanou Dione.
Sur la réunification de la famille socialiste, il estime que cela a capoté car ceux qui veulent faire de la retrouvaille sont dépassés et ne comprennent pas l’enjeu mais seul Khalifa pouvait porter cela mais en vain car tout est à l’eau. « On a dénaturé ces retrouvailles car il fallait penser à Taxawu. On n’a pas fait d’évaluation de ces élections et c’est dépassé », a-t-il dit.
Cour des comptes : Un carnage financier, Macky indexé, et sa traduction devant la haute cour de justice « imminente »
Ancien député, Sanou Dione a donné son sentiment sur ce rapport de la Cour des comptes qui fait couler beaucoup d’encre. A l’en croire, il y’a la responsabilité de l’assemblée car ayant voté les lois et règlements, a voté et ratifié de rapport de la cour des comptes sans l’examiner. La preuve selon lui, il était à trois mois de retard du rapport de la cour des comptes et cela n’a jamais été pris en compte car « être en retard. On vote la loi de ramification pendant trois années et nous on a sous-estimé le rapport de la Cour. « Les gens privilégient beaucoup le vote de la loi des finances qui n’est qu’une prévision. Mais la loi de règlement est très importante et le vote du rapport de la Cour des comptes et c’est là que l’assemblée, après le vote de budget entre en vigueur. J’ai voté la loi des finances de 2022. Mais pour la sincérité du budget et son exécution il fallait voter et scruter minutieusement celle de la loi de règlement et savoir si celui qu’on avait voté a été bien fait », a fait savoir l’ancien député. S’agissant de la dette, Sanou Dione a asséné ses quatre vérités. Et a déclaré qu’ « aucune dette ne doit être contractée sans l’aval de l’assemblée encore moins le patrimoine de l’Etat. Ce qui a été fait sans l’aval de l’Assemblée. Ce qui explique le carnage. »
A la question de savoir si le modus operandi était sophistiqué, il répond par l’affirmative sachant qu’il n’existe pas de traçabilité et c’est extrêmement grave selon Sanou Dione. « Quand l ’assemblée va constater qu’effectivement une personne s’est endettée et a mis dans son compte personnel les deniers publics, mais c’est grave et Macky était bien au courant et c’est grave. Le seul et unique responsable c’est Macky qui a failli à son serment et qui doit être traduit devant la haute cour de justice. » Selon Sanou Dione, c’est Macky qui définit le programme et a prêté serment pour veiller aux lois et règlements du pays. Et de noter qu’aucune dette ne peut être contractée sans l’avis de Macky Sall et celui du ministre des Finances. Et quand de telles pratiques surviennent, il en est l’auteur ou complice. Une dette traçable de 13 mille milliards et on se retrouve à 18 mille milliards. Que des biens de l’État soient vendus sans qu’il ne soit au courant. C’est absurde !
Sanou Dione enfonce le clou et souligne que « le contrôle de l’action du gouvernement est dévolu à l’assemblée nationale. Pourquoi cette absence de réaction des députés ? Pour lui cette institution a fonctionné selon des pratiques parlementaires antérieures et découvertes dès la 14e législature car étant à la solde du pouvoir. Il a rappelé avoir posé un problème relatif à l’évaluation des politiques publiques. « Un ministre nous a dit que cette évaluation est moindre car vous-même ne connaissez pas votre budget ni la commission de contrôle et de comptabilité et doit se réunir après trois (3) mois. Mais la commission est interdite de se réunir. Cette assemblée n’a jamais fait d’évaluation de politiques publiques et donc, les populations doivent demander pardon aux députés de Yewwi askan wi. On se battait car on savait que toute loi votée devait passer comme lettre à la poste et donc il fallait faire obstruction », s’est il défendu. Sanou Dione a salué le fait que Sonko le Premier ministre ait décidé de passer à l’assemblée nationale encore une fois. Un exercice qui est dans la logique de l’institution et qui s’explique et c’est le cas aussi des ministres. Un devoir de transparence qui a manqué selon lui car l’assemblée a fonctionné comme une chambre à la merci du pouvoir. « Les gens ont connu les textes avec la 14e législature et c’est là que les gens ont su que le règlement intérieur ne prévoyait pas deux candidatures. Le règlement intérieur ne prévoit qu’un candidat. Mais ç’a été tout autre. Voilà le blocage de l’assemblée », a argué Sanou Dione.
Poursuivant dans ses analyses, il fera savoir que l‘assemblée a fonctionné suivant les règles de 1950 et autres et donc obsolète. C’est le cas des lois et règlements mais dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques. Il ne s’agit pas de récupérer de l’argent dans les caisses de l’État et puis de partir. « On a jamais contrôlé le gouvernement et Macky Sall doit être traduit devant la haute Cour de justice et qui aura lieu, la loi 2012-23 dit que chaque gouvernement une fois installé doit faire le rapport financier économique. Macky ne l’a pas fait en 2019. Ce qui a occasionné cette contre-expertise. Les gens disent que les magistrats doivent démissionner quand ce carnage financier a été orchestré. Il faut faire attention car la Cour des comptes reçoit les chiffres votés et travaille sur cela. Avec un budget établi la cour des comptes certifie l’exactitude de la normalité des dépenses. Si un ministre contracte une dette ne figurant pas sur le rapport financier mais la Cour n’a rien à voir. Alors c’est là que la Cour va au-delà même du budget. Ils ont travaillé avec des organismes », a réagit Sanou Dione.
Sur les recettes artificiellement rattachées pour minorer les déficits, ce que la rapport mentionne, avec des créances douanières de 261 milliards qui ne sont pas réintégrées dans le circuit de traçabilité et la vente par l’état à l’état du patrimoine bâti afin que l’état achète à l’état et l’état loue à l’état, cette entreprise qui dépasse la marge de la Sogepa, la finalité de ce rapport est de tirer toutes les conséquences de droit et administratives. « La volonté manifeste de maquiller existe.
Pour cela ils ont pris l’exercice de recettes de 2023 et le mettre dans celui de 2022. Que les sénégalais sachent que c’est du ma tay. Car comment peut-on prendre des recettes de 2024 et le mettre dans celui de 2023 mais c’est la volonté et que cela est manifeste avec une surfacturation de cacher la vérité des chiffres, de détournement et de complicité », a détaillé Sanou.
L’intelligence transformée en ruse par des fonctionnaires
Pour lui, rien qu’à la Sogepa, c’est extrêmement compliqué et des mécanismes sophistiqués. Il interpelle l’assemblée nationale car selon l’invité la première conséquence doit être administrative. « Il faut que ces mécanismes de contrôles soient à la digitalisation de l’administration. Les fautifs sont là aussi. Il faut un code de transparence. Mais ce qui est fondamental c’est que le mal c’est que l’intelligence est transformée en ruse. Sur le réformes, ce sont les mêmes personnes et les mêmes dirigeants mais qui peuvent faire du mal » a regretté S. Dione.
Urgent dit-il « d’avoir des réformes dont la première est de centraliser la commande publique d’où la protection des agents des ministères etc. ».L’ancien parlementaire a donné l’exemple des Dage qui une fois nommés se retrouvent avec 40 fournisseurs qui font des propositions mirobolantes. « Le Sénégalais est émotif et on a vu dans cette administration des gens commandent des choses dont on n’a pas besoin. C’est le cas de celui qui facture un cahier de 32 pages à 1036 Fcfa. Quand le ministre des Sports va à Sédhiou pour visiter un stade dont on avait dit que le chantier est à 82% mais était devenu un champ de patate et c’est un marché déjà exécuté. Alors que le gars a déjà réceptionné le tout à travers les courtiers. Voilà le problème dont parle Sonko » a souligné l’invité.
1000 milliards dans un compte : Sanou confirme
Sur le compte à 1000 milliards qui fait débat, Sanou Dione indique que cette information est une vérité et un mécanisme de fraude et que ce n’est pas une seule personne. « Si toutefois le Pm sera à l’assemblée si jamais le débat est agité, les gens iront vers certaines maisons pour recueillir leur argent », peste-t-il. « En 2048, ce sera un million par personne. Mais cet argent est caché et les gens sont prêts par rapport à la fiscalité citoyenne de payer les impôts. Mais il faut que les gens sachent où va l’argent qu’on paie. Mais ce qui se passe dans ce pays est dommage et il faut que les conséquences puissent être tirées et que les gens soient très intelligents et aient toutes les compétences pour faire développer ce pays. Il faut le jub jubal jubanti mais il nous manque l’éthique » a dénoncé S. Dione.
Les frontières surveillées, vers une convocation des fautifs
Bien que des poursuites soient annoncées, avec Le Pool judiciaire financier, Sanou Dione a estimé que des gens font des erreurs sur le rapport. Pour lui, la Cour des comptes a bien écrit que la justice fera son travail. Il a révélé que la justice va entrer en action et que le pays sera sous peu agité avec des convocations. « On va tous les traquer. Depuis 48h les frontières sont fermées. Terrestres, aériens maritimes mais beaucoup sont déjà partis. Mais là où ils se trouveront, ils seront traqués. Et tout transporteur qui prendra le risque de faire sortir une personne volontairement sera complice car la surveillance des frontières est renforcée. Et que toutes les mesures sont prises et que les conséquences seront tirées et au plan administratif aussi car tous les grands chantiers seront centralisés », a révélé ce l’ex allié de Takhawu. « Il faut un climat de vérité et le gouvernement sait ce qu’il est entrain de faire ; la meilleure collaboration est un devoir de vérité car le sénégalais veut être conforté dans la bonne gouvernance, soulager le peuple car celui-ci est très fatigué. Il faut des mesures d’urgence » a révélé Sanou Dione.
Sur l’exploitation du gaz to power il reste convaincu que le peuple sera aussi soulagé et d’ici la fin de l’année , on aura le Kwh à 60 h et cela peut refaire les choses. Sur le textile avec le coton, les industries vont redémarrer et par rapport à l’arachide aussi. Avec cette option du gouvernement, pour que les huileries atteignent leur niveau de traitement, il fera savoir que cela va relancer les choses et l’installation des Sonadis. « Tout est fin prêt car les partenaires ont été trouvés et le concept arrêté. Tout est là et la mise en œuvre sera effective. On a beau faire confiance aux entreprises mais cela va générer des emplois avec 2000 emplois. Il y a aura la subvention mais aussi revoir notre habitude de consommation dont l’usage du blé. C’est le cas de la Côte d’ivoire avec leurs propres plats », a renchérit l’invité du Grand oral sur Rewmi Tv.
Pour le secteur privé, il sera accompagné dixit l’invité et le transfert de technologie bien que les partenaires aient été trouvés. « Le gouvernement est dans les dispositions aussi. C’est aussi dans le domaine des transports, les Vtc etc. S’agissant de la presse, l’invité a fait une remarque. « Le gouvernement a reçu les jeunes reporters, mais cela ne vise pas à les mettre en mal avec les patrons. Il est anormal de voir un journaliste dans une structure et que le journaliste qui a un Cdi mais au fond cela n’existe pas. Il faut que ce métier soit remis à sa place et que le journaliste vive de son métier », a clarifié ce dernier.
Affaire Farba Ngom : « la procédure est respectée »
Sur l’affaire Farba Ngom dont le mis en cause sera entendu le 24 février prochain, Sanou Dione a retracé les faits. Selon lui, Farba a eu ce que personne n’a jamais eu. « Un dossier qui démarre le 20 décembre, avec la Centif qui saisit le parquet financier. A. Tall Sall a demandé le fond de dossier mais l’art 52 est très clair là-dessus car le député n’est pas assermenté.
Farba a eu la chance d’être convoqué et puis une deuxième fois et puis les avocats savent pourquoi il est poursuivi. Ces avocats ne veulent pas divulguer les chefs d’accusation mais demandent aux députés de le faire ! Alors dans ce pays, il y a un changement . Si c’était dans l’ancien régime, Farba n’allait pas rentrer chez lui. Cela montre que la justice est en train de changer », a-t-il conclu.
MOMAR CISSE