Viendra, ne viendra pas, Macky Sall a le dernier mot. La tête de liste nationale avait prévu son retour, mais ce ne sera pas sitôt. Dans un entretien avec Rfi, Macky Sall a passé un savon au tandem Diomaye-Sonko avant de répondre à Amadou Ba.
La tête de liste de la coalition Takku-Wallu » a réagi face aux interprétations relatives à son retour au Sénégal pour prendre part à la campagne. Interpellé sur Rfi, ce dernier a répondu en ces termes : « non c’est faux. Je ne compte pas revenir jeudi. Quand je déciderai de revenir, tout le monde le saura ce sera annoncé officiellement. En tout cas je le ferais un jour parce que le nouveau régime est incapable et il l’a prouvé. »
Selon lui, vue la situation, le peuple est obligé tenir debout et de faire face après les élections car la situation du pays risque de s’empirer. « Pour l’instant je suis en train de discuter avec les Sénégalais et de faire ce qu’il me faut. Je serai au Sénégal un jour », a-t-il promis. Malgré les insistances du journaliste, Macky n’a pas abdiqué et reste sur sa position : « je ne peux pas répondre à cette question parce que tout dépend de la situation».
Interpellé sur les transhumances dont son l’Apr est victime, il se dit loin d’être fragilisé. «Je ne peux pas parler de mes anciens alliés qui ont décidé d’aller ailleurs. Chacun est libre de faire ce qui lui convient. En tout cas nous on reste sereins. Ça ce n’est pas nouveau à chaque fois qu’il y’a changement de régime on note ce genre de transhumance», dit-il.
Sortie d’Amadou Ba : Macky minimise
Sur la sortie d’Amadou Ba lors d’une conférence de presse disant « ne pas avoir de contact avec Macky Sall, » ce dernier a répondu et de manière sèche : « S’il le dit ça l’engage. En tout cas je sais qu’on s’est parlé une seule fois par message lors de la tabaski. Il m’a envoyé un message et je lui ai répondu. Et c’est normal nous étions des alliés. Je rappelle aussi que quand j’étais à la quête du pouvoir il n’était pas avec moi, il n’était pas dans mon parti c’est quand je suis devenu président que je l’ai pris et nommé ministre des Finances.
Un poste qu’il a occupé pendant 6 ans. Je l’ai nommé aussi ministre des Affaires étrangères puis Premier ministre. J’ai fait de lui mon candidat aussi. Je pense que je ne peux pas faire mieux pour lui. Le reste c’est Dieu qui donne le pouvoir, ce n’est pas moi qui le décide donc si ça ne marche pas, chacun doit revoir sa démarche. » Lors de la présidentielle d’aucuns ont dénigré Amadou Ba à travers les médias au moment où Macky était le chef de parti.
Sur cette question, Macky a laissé entendre que parmi ceux-là qu’on accuse, certains étaient candidats. Abdoulaye Daouda Diallo par exemple, devance Amadou Ba de loin dans le parti. On était ensemble dans l’opposition, personne n’était mieux placé que lui pour être mon dauphin, mais je lui ai fait savoir que j’avais porté mon choix sur Amadou et je l’ai convaincu de le suivre et il a accepté. L’élection est un processus et après 12 ans de règne, c’est normal que le peuple aspire au changement ça c’est un aspect. L’autre c’est aussi de se poser la question de savoir est-ce que le parti a fait son devoir parce que si un parti ne se donne pas à fond c’est évident qu’il perd. »
Accusé de détournements : Macky parle de « conneries »
Le nouveau régime s’en est vertement pris à Macky Sall. Ousmane Sonko l’avait accusé d’avoir falsifié des chiffres. « Ce ne sont que des conneries et c’est faux. Aucun observateur, investisseur ou opérateur n’a souligné des défaillances sur la gestion du pays. Ce n’est que des paroles politiques. Si c’est vrai ils n’ont qu’à apporter des preuves. Vu qu’ils sont choisis par le peuple, leur devoir c’est de travailler au lieu de rester là à bavarder. Ils ne peuvent pas continuer à parler comme ils le faisaient dans l’opposition. Les Sénégalais verront bientôt s’ils sont capables de gérer le pays ou pas ; en tout cas, ils ont mal débuté » a répondu M. Sall.
Deal avec le Pastef : il botte en touche
Sur un présumé deal avec Pastef, Macky Sall cri : « c’est faux. Ils ont dit que je les aidais. On ne s’est jamais parlé. Ce qui s’est passé c’est qu’à l’approche de l’élection je voulais laisser le Sénégal dans la paix c’est pourquoi j’ai instauré la loi d’amnistie. Mes alliés n’étaient pas d’accord avec cette proposition de loi parce qu’ils avaient peur de la victoire de ces gens-là ». Selon Macky Sall, il se disait que le choix revenait au peuple. « Je respecterai son choix. S’il y’avait un deal ça ne serait pas ainsi actuellement. Là je suis prêt à tout pour qu’ils perdent le pouvoir », a promis M. Sall.
MOMAR CISSE