Après la restriction de l’accès aux réseaux sociaux annoncée depuis jeudi dernier, l’Etat du Sénégal est passé à la vitesse supérieure. A travers le ministre de la communication, il annonce le blocage de l’internet via les données mobiles. Une mesure de trop qui a eu le mérite d’agacer l’Appel.
En réaction à ces entraves à la liberté d’expression et d’information, l’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) prévient : « La suspension de l’Internet mobile risque de porter l’estocade aux entreprises de presse si vulnérables ». « Déjà, les restrictions opérées depuis jeudi soir sur certains réseaux sociaux notamment Whatsapp, Facebook, Instagram, Twitter, Telegram ont été lourdes de conséquences sur le plan éditorial et économique. En effet, les directs et les émissions via Youtube, Facebook, Instagram et Twitter n’étaient plus possibles », renseigne un communiqué de l’Appel, rendu public ce dimanche.
Rappelant que les populations « ont été sevrées de leur droit à une information juste et plurielle », la même source regrette le fait que cette coupure d’internet soit effectuée « sans sommation ni concertation avec les acteurs de l’Internet ». Marquant sa « sensibilité » face à la situation actuelle du pays, l’Appel estime néanmoins que « le droit à l’information du public, garanti par la Constitution et des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Sénégal, est inaliénable ». « La suspension des données mobiles entraîne de facto la suspension ou l’interruption de la fourniture de l’information à travers nos sites », regrettent le président de cette organisation, Ibrahima Lissa Faye et ses confrères.
Et, pour remettre les choses à l’endroit, le communiqué précise : « Les Editeurs de la presse en ligne sont décidés à saisir les organisations de défense des libertés de presse, d’expression et des droits humains pour que ces agissements anti-démocratiques, anachroniques cessent dans les plus brefs délais. Ils se réservent le droit aussi de travailler avec des partenaires au niveau Africain et international pour porter plainte et obtenir une juste réparation ».
EMN