Le conseil d’administration valide +1,8 milliards (plus de 1100 milliards CFA) de dollars en faveur du Sénégal notamment par la rationalisation des exonérations de TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale. Du côté des dépenses, une élimination progressive des subventions énergétiques non ciblées est une priorité, qui devrait s’accompagner de mesures visant à renforcer les filets de sécurité sociale existants.
Alors que le ministre des finances faisait face aux députés, avant-hier, lundi 26 juin, dans le cadre du DOB, le conseil d’administration du Fmi approuvait, au bénéfice du Sénégal, 1,835 millions de dollars. Cette manne financière, inscrite au chapitre du « mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit » (1,51 milliards) et de la « facilité pour la résilience et la durabilité » (324 millions de dollars) devra aider le Sénégal à répondre aux besoins prolongés de balance des paiements et de faire face aux défis climatiques, entre autres.
Il s’agit de plus de 1100 milliards de francs Cfa qui devraient globalement, permettre au Sénégal de remédier aux déséquilibres macroéconomiques. Selon la note du fonds monétaire international (Fmi) rendue publique ce mardi 27 juin et parcourue le même jour par Rewmi Quotidien, cela passe par la « réduction des vulnérabilités de la dette », le « renforcement de la gouvernance » et par les garanties d’une « croissance plus inclusive et riche en emplois ». Cet de 36 mois intervient dans un moment où, selon le Fmi, « l’économie sénégalaise a été durement touchée par différents chocs, notamment la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le resserrement des conditions financières, la faiblesse de la demande extérieure et l’appréciation du dollar américain ».
A ces chocs exogènes s’ajoutent, d’autres défis, multiples, liés à l’accroissement de l’insécurité régionale et les tensions sociopolitiques croissantes à l’approche de l’élection présidentielle de février prochain. Toutes considérations qui poussent le CA du Fmi à appréhender l’année 2022 comme une « année difficile ». « La croissance a ralenti à 4,0 %, l’inflation s’est accélérée à 9,7 % et les déficits budgétaire et courant ont augmenté », fait remarquer la même source. Mais, cette tendance pourrait se renverser selon la même source. Ce renversement passe par la réduction des vulnérabilités croissantes de la dette qui « nécessite une mise en œuvre résolue de la stratégie d’assainissement budgétaire ancrée sur les engagements d’atteindre un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2025 ». « Du côté des recettes, la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation de recettes à moyen terme devrait être accélérée pour améliorer la mobilisation des recettes, notamment par la rationalisation des exonérations de TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale.
Du côté des dépenses, une élimination progressive des subventions énergétiques non ciblées est une priorité, qui devrait s’accompagner de mesures visant à renforcer les filets de sécurité sociale existants. Une gestion prudente de la dette et une surveillance renforcée d’emprunt des entreprises publiques et des opérations de partenariat public-privé sont essentielles pour atténuer les risques pesant sur la viabilité de la dette », préconise le CA du Fmi.
Elhadji Mansor Ndiaye