Par Adama Diarra
Le 28 août 2022, un hélicoptère Bell UH-1 Iroquois appartenant au contingent tunisien de la MINUSCA a été repéré sur l’aérodrome militaire de Bangui, selon des sources de la Force de défense centrafricaine. L’hélicoptère était temporairement équipé de nacelles de roquettes à 7 cartouches pour des roquettes non guidées de 70 MM. Les experts en sécurité de la RCA se demandent pourquoi un contingent de maintien de la paix de l’ONU installerait des missiles sur ses hélicoptères.
Les hauts responsables de la MINUSCA et des Nations unies répondent rarement aux demandes de renseignements sur les cargaisons étranges qu’ils reçoivent sur le territoire de la RCA ou sur les activités suspectes de certains contingents. Rappelons que la semaine dernière, le 23 août, à l’entrée de la RCA, des officiers de gendarmerie ont retenu un convoi de camions apportant des marchandises en territoire centrafricain pour le contingent pakistanais de la MINUSCA basé à Kaga Bandoro. Les documents d’accompagnement établis par les Forces armées pakistanaises mentionnaient des explosifs, des munitions et des mines pour un mortier de 81 MM. Ce qui était suspect, c’est que la MINUSCA n’avait pas de mortiers en service pour lesquels les munitions étaient destinées. A quelles fins, alors, ces armes sont-elles utilisées ? Et que peuvent signifier les informations reçues sur l’installation de missiles sur les hélicoptères de la MINUSCA ? C’est une autre question qui reste sans réponse.
Ces lanceurs de missiles sont généralement utilisés pour le soutien aérien lors d’un assaut sur certains bâtiments. On peut donc supposer que la MINUSCA utilise ces lanceurs pour s’entraîner et s’exercer à un tel scénario. L’utilisation de telles tactiques par les contingents de l’ONU a déjà été documentée. Par exemple, en Côte d’Ivoire en avril 2011, des pilotes d’hélicoptères ukrainiens, faisant partie de la mission de l’ONU, ont effectué des frappes aériennes sur le palais présidentiel de Laurent Gbagbo et ont couvert les équipes d’assaut des Forces spéciales françaises qui, sur ordre de Sarkozy, ont pris d’assaut le palais présidentiel et capturé le président Laurent Gbagbo.
Un passé aussi douteux suscite la peur dans le présent. Devons-nous craindre une nouvelle tentative de l’Occident de déstabiliser la situation en RCA ? Une attaque contre le palais présidentiel de Bangui et le renversement du président légitimement élu Faustin Archange Touadéra sont-ils en préparation ? Si cela est vrai, ces actions doivent être arrêtées immédiatement et les instigateurs punis dans toute la mesure de la loi.