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Manif du 17 juin : Amnesty appelle l’Etat «à mener des enquêtes sur les morts »
Manif du 17 juin : Amnesty appelle l’Etat «à mener des enquêtes sur les morts »

 «REPRESSION MEURTRIERE » lors des dernières manifestations au Sénégal: Amnesty International dénombre 23 morts

A travers  des entretiens effectués avec les proches des victimes et témoins, visualisés des vidéos authentifiées, des certificats de décès et rapports d’autopsie qui attestent de blessures par balles, Amnesty dresse un bilan de perte en vie humaines plus élevé et dénonce un usage excessif de la force ainsi que des atteintes à la liberté d’expression et d’information, lors des derniers affrontement sanglantes qui ont éclatés  entre jeunes et force de l’ordre après le verdict du procès opposant Adji Sarr a Ousmane Sonko ce 1er juin.

Selon le décompte d’Amnesty International, au moins 23 personnes ont été tuées durant les violentes manifestations qui ont éclaté notamment à Dakar et Ziguinchor, depuis le 1er juin, et 390 personnes ont été blessées d’après la Croix-Rouge sénégalaise. Ces manifestations ont été émaillées de plusieurs atteintes aux droits humains dit-il et notamment, un usage excessif de la force et des atteintes à la liberté d’expression et d’information, à travers la suspension de l’accès aux réseaux sociaux et à l’Internet mobile. « Nous appelons les autorités à mener une enquête crédible, indépendante et impartiale sur les circonstances de ces morts et à garantir que les responsables d’homicides illégaux soient poursuivis selon les normes de procès équitables. Conformément au droit international, les forces de l’ordre ne doivent utiliser les armes à feu que dans des circonstances exceptionnelles, en cas de risque imminent de blessure grave ou de mort, et non pour le maintien de l’ordre » déclare Samira Daoud, Directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Une répression sanglante

Entre dégâts matériels et pertes en vie humaines, l’organisation dénombre 23 morts, dont plusieurs par balles, ont été enregistrés à Dakar et Ziguinchor, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin. Plusieurs édifices publics et commerces privés ont été saccagés par les manifestants, dont l’université de Dakar et la mairie de Pikine. Amnesty International s’est entretenu avec les proches et familles de blessés et de personnes tuées. Bassirou Sarr, 31 ans, tailleur et résidant de Pikine Guinaw-Rails (banlieue de Dakar) est décédé à la suite d’un tir à la tête, ce 2 juin. Selon son frère Issa.  Amnesty International a pu consulter le certificat de genre de mort de Bassirou Sarr, établi par l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff qui établit que le décès résulte d’un « traumatisme crânien par arme à feu ». Comme Bassirou Sarr, le rappeur-producteur Abdoulaye Camara dit « Baba Kana », 38 ans, a aussi perdu la vie dans ces manifestations. Amnesty International a pu analyser plusieurs vidéos montrant la police donnant des coups à Abdoulaye Camara alors qu’il était à terre et visiblement mal en point. Fallou Sall, ouvrier ferrailleur de 17 ans à Thiaroye-sur-Mer, a été atteint par balles le vendredi 2 juin alors qu’il rentrait du travail. Selon son père, rencontré par Amnesty International, il a succombé à ses blessures le lendemain. Il a été blessé par balle au cou et, selon son père, il est resté gisant à l’hôpital toute une journée sans être opéré. Sa famille est en attente des résultats de l’autopsie. À Ziguinchor, Souleymane Sano (25 ans) et Ousmane Badio (17 ans) ont été victimes de tirs par les policiers lors des manifestations du 1er et 2 juin. Ousmane Badio, 17 ans, a également été victime d’un tir mortel le 1er juin à Ziguinchor, lors des manifestations.

Hommes armés habillés en civil aux côtés des forces de l’ordre

L’organisation dit avoir constaté, dans des vidéos qu’elle a analysées, la présence, aux côtés des forces de l’ordre, d’hommes armés en civil qui s’en prennent violemment aux manifestants. « Lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche 4 juin, le Commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique, a nié la présence de membres des forces de défense ou de sécurité habillés en civil et a incriminé des éléments de « forces occultes » venant de l’étranger, ayant infiltré les manifestants. Sur ces faits, Amnesty international a rappelé que « L’Etat ne doit pas permettre la présence d’individus non identifiés comme faisant partie des forces de l’ordre pour des opérations de maintien de l’ordre, ni l’usage de la force. Ce sont des évidentes violations du droit international. Les autorités doivent faire la lumière sur le rôle et la fonction de ces personnes et les poursuivre pour les violations commises », déclare Seydi Gassama.

Atteintes au droit à la liberté d’expression

L’organisation dénonce les atteintes à la liberté d’expression. Les autorités ont suspendu plusieurs jours l’accès à des réseaux sociaux populaires et l’accès à internet via les téléphones portables.  Entre le 4 et le 6 juin, les autorités ont décidé de suspendre l’accès à internet via les données mobiles. L’accès aux réseaux sociaux a été suspendu entre le 2 et le 7 juin. Le 1er juin, le signal de la chaîne Walf TV avait été coupé, sans notification préalable comme le prévoit pourtant l’article 192 du Code de la Presse, interrompant leur couverture des manifestations. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a nié toute responsabilité dans cette coupure, la troisième depuis mars 2021. La chaîne YouTube de Walf TV, sur laquelle la chaîne avait tenté de diffuser ses programmes après la suspension, a également été perturbée. « Ces restrictions au droit à la liberté d’expression et à l’information constituent des mesures arbitraires contraires au droit international, et ne sauraient être justifiées par des impératifs de sécurité. Nous invitons les autorités à rétablir le signal de la télévision Walf et s’abstenir de restreindre l’accès aux réseaux sociaux »déclare Samira Daoud.


Rosita Mendy

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