Encouragé par la Russie, le rapprochement entre le Niger et les autorités de l’est libyen basés à Benghazi se poursuit. Le ministre nigérien de l’Intérieur et de la sécurité publique Mohamed Boubacar Toumba a effectué ce mois d’août, une visite de travail de trois jours à Benghazi où se trouve le siège du pouvoir militaire et du gouvernement de l’est libyen désigné par le Parlement, mais non reconnu par la communauté internationale.
Il s’agit de la première rencontre entre les ministres de l’Intérieur nigérien, Mohamed Boubacar Toumba, et libyen, Issam Abou Zriba. Lors de leur entretien, les deux hommes politiques ont réactivé des accords sécuritaires bilatéraux qui préexistaient, selon Benghazi. Il était question de moyens et de mesures pratiques qu’ils pourraient mettre en place pour accentuer le contrôle des frontières, mais également de faire tourner des patrouilles mixtes dans cette zone.
Les deux parties ont également conclu un accord sur l’échange d’informations et de renseignements sécuritaires. Les discussions se sont poursuivies sur la question des migrants. En effet, le régime militaire nigérien a abrogé, en novembre 2023, une loi contre les trafiquants de migrants. La Libye comme la Tunisie craignent depuis l’afflux de subsahariens vers leur territoire via la frontière nigérienne.
Un protocole d’accord pour des zones franches, relatif aux zones de libre-échange et aux zones économiques près de la frontière commune, a par ailleurs été signé. Depuis le 7 août 2024, l’armée nationale libyenne a étendu sa présence dans le sud de la Libye, à la frontière avec le Tchad et le Niger. Khalifa Haftar a affirmé que le déploiement de ses troupes vise à sécuriser les frontières, combattre les trafics et le terrorisme.
Pour Moscou, le rapprochement de ses deux alliés acquiert une dimension stratégique. La Russie est bien décidée à concurrencer les pays occidentaux dans cette zone convoitée de l’Afrique.