Les nouvelles autorités ont du pain sur la planche. Le tandem Diomaye-Sonko peine-t-il à faire décoller ce pays ? Mamadou Moustapha Diagne, président de « Synergie républicaine » et coordonnateur de la coalition Dionne a estimé qu’aucun régime n’a pu réussir la reddition des comptes. Il a invité le régime à changer de paradigme pour faire face à la demande sociale. Il était l‘invité du Grand oral sur Rewmi Tv.
Mouhamadou Moustapha Diagne de la coalition Dionne Président a jeté un regard sur la situation actuelle en particulier la politique. Interpellé sur la question suite à la présidentielle, les élections législatives, il a noté qu’un état de grâce est respecté par les citoyens de même que les syndicats et les acteurs politiques aussi. L’opposition qui s’organise et les syndicats avec le front social qui est en ébullition invite le pouvoir à faire attention. « Les gens sont responsables et savent aussi ce qui est l’enjeu. Il faut faire attention sur les libertés dont celle de la presse. La presse joue un rôle important et c’est un indicateur en ce qui concerne la démocratie.
Et il ne faut pas être dans un règlement de compte avec la justice et elle doit être dans une posture républicaine. La justice ne doit pas être au service du régime comme celui sortant. Il faut que ceux qui sont dans ce pays ne soient pas inquiétés mais aussi ces personnes dont la culpabilité est avérée de répondre à la justice », a indiqué ce dernier. Avec des syndicats qui se signalent, l’opposition qui travaille autour d’un front, il s’agit de poser la question de savoir si l’invité est dans le front ou pas ? Pour lui, son parti est en restructuration et porté à la tête de la coalition. Il a estimé qu’il soit nécessaire de trouver des forces qui les accompagnent et sans exclure d’intégrer l’opposition mais avec une troisième voie ou intégrer l’opposition classique.
Un débat qui est posé certes mais travaille sur la voie de l’équilibre en tant qu’héritier de Boune Dionne. « Le défunt était en bons termes avec tout le monde. Il faut une posture de contribution et on a gardé notre démarche mais nous allons faire de la proposition un devoir. Participer au débat public sans invectives mais apporter des précisions et des contre-propositions. D’ailleurs sur le cas de la dette, pour nous elle doit nous permettre d’avoir notre souveraineté économique mais monter en puissance aussi », a argué l’invité. A l’en croire, la question de l’économie dont la souveraineté est importante. Et cela va aider le pays à avoir une sécurité alimentaire etc. S’agissant de l’aide au développement avec 316 milliards des USA, le cas de Trump s’est invité au débat. Bien que la situation soit tendue selon l’invité, il a prodigué les conseils suivants, pour changer de paradigme et que les partenaires puissent suivre. Il a mis l’accent sur la diplomatie avec la politique étrangère qui doit l’orienter. Il a avancé l’idée selon laquelle on ne peut pas faire comme les pays de l’AES. « Aller nouer des alliances et adhérer à l’AES c’est être dans un avenir incertain. C’est le cas du Mali et c’est un pays à tradition de coup d’État. Il ne faut pas être surpris s’il y a un coup de d’Etat. Si la Cedeao a commis des erreurs il faut rectifier mais ne pas se regrouper pour faire de la négation de la démocratie avec des militaires à la tête du pays. La souveraineté ne veut pas dire être belliqueux face à la France ou les Usa. La diplomatie se sont des relations d’intérêts. Dans notre relation avec la France et les Usa mais que faire pour y gagner grand-chose ? Il faut faire la différence entre le gouvernement et les peuples », a renchérit l’invité.
Poursuivant dans ses analyses, Mouhamadou Moustapha Diagne a donné l’exemple de la langue que l’on veut installer. Ce qui risque de créer de la résistance. D’où la discussion quand il s’agit de la politique étrangère et de faire en sorte que cela soit réel et pas de pays hostiles. Il a insisté sur le fait que malgré les rapports de bon voisinage, Macky a réussi à dégager Jammeh. « En Guinée Bissau il a pu avoir un allié sans oublier les partenaires traditionnels dont l’Arabie Saoudite. On a commis l’erreur d’avoir rompu le contrat relatif au projet de désalinisation », a-t-il expliqué.
A l’en croire, les pays comme la France et les USA, se mettent autour de la table au conseil de sécurité de l’Onu et que leur position compte à travers le monde. D’où le fait d’être en de bon termes avec eux. Sachant que les Usa dominent le monde et donc il faut éviter d’être dans des conflits. Sur les militaires français devant quitter le Sénégal, l’historien a rappelé que la Turquie avait une base militaire mais que la France avec ses difficultés ne peut pas supporter les charges de ses bases. « La France le sait mais pourquoi tout ce bruit. On ne devait pas en faire un débat sachant que leurs entreprises sont là. Alors il faut s’endetter pour être dans le capitale de Eiffage, être majoritaire et gagner en souveraineté. Il ne s’agit pas de rapport de force. Car les étrangers ne vont pas accepter que ce pays tombe entre des mains djihadiste » s’est défendu Moustapha M. Diagne.
Levée de l’immunité parlementaire
Sur la levée de l’immunité parlementaire de Farba et les rapports sur de corps de contrôle la coalition Dionne a son mot à dire mais s’interroge sur le pourquoi l’état monte en première ligne. Ces structures de vérification dit-il « font le contrôle interne et donc devraient s’occuper de ces questions. Mais si tel n’est pas le cas, on verra du tout. Car c’est crier partout aux voleurs. Et cela fait désordre et l’État ne doit pas s’en mêler. Senghor ne l’a pas réussi encore moins Abdou Diouf qui avait créé la Crei. Macky est arrivé avec l’affaire Karim Wade et des pontes du Pds. Karim fut candidat mais recalé lors de la présidentielle. Cela montre que personne n’a réussi à propos de la reddition des comptes. » Mamadou Moustapha Diagne sur cette question a laissé entendre que c’est difficile et qu’elle sera la manière d’aller cueillir Farba car les gens vont résister et cela ne sera pas facile. A ce titre, il a invité l’Etat à revoir sa démarche et de faire attention. « Si ces institutions montaient au créneau cela n’allait pas faire de bruit. « Il y a des dossiers dont celui de l’ASER, l’Onas. Cela traine et personne n’est allé en prison et pas de procès », a-t-il reconnu. L’ancien directeur de communication au ministère de l’Education nationale a expliqué que c’est un problème de perception avec ces cas-là. Il a déclaré qu’il faut faire attention à la reddition des comptes et ce n’est pas le travail du Président ni du PM mais celui des magistrats « et éviter certains discours. Car si des gens sont en prison on dira que c’est à sa volonté. Personne n’a réussi la reddition des comptes mais l’état de grâce va bientôt prendre fin. Les gens peuvent vous demander de vous engager mais au finish ce sera la dure réalité du pouvoir. Le Sénégal est un peuple très paradoxal. Avec cette situation bientôt des marches et des sit-in avec le front social qui sera en ébullition. »
Cherté de la vie : l’état invité à faire mieux
Sur la cherté de la vie, le Sénégal est-il bien parti sachant une offre sociale pour vivre mieux. Il a fait savoir que ce n’est pas le gouvernement qui achète où qui vend. Il a estimé que beaucoup de gens vivent en location et sont peinés et il faut trouver une solution face à cette cherté de la vie par une politique de logement sociale. Malgré le programme des 100 mille logements, il a proposé d’augmenter le nombre à 500 ou 1 millions de logements dans un contexte de « tyrannie du logement ». « Il subit des efforts car tous les prix grimpent et le gouvernement va mettre 40 ou 50 milliards en guise de subventions. Il faut une politique de souveraineté alimentaire car au niveau de la vallée et en Casamance il existe de l’espace mais pourquoi importer davantage du riz ! Mais ce régime doit aussi trouver des solutions. Nous avons des terres. C’est comme ceux qui ont des camions etc. ils ne veulent pas que le chemin de fer renaisse de ces cendres », a insisté l’invité. Il dit croire que les « questions de denrées doivent être des priorités pour leur diminution et produire beaucoup et en quantité. » En ce qui concerne tout ce qui est fruits et légumes, il est nécessaire de faire des efforts du fait des pertes considérables. Avec l’exemple de la Covid, il a donné l’exemple de cette politique agricole pour être à l’abri. C’est aussi les autoroutes de l’eau et des greniers en guise de conservation et se nourrir pour cinq ans.
Référentiel 2050 : la question de la faisabilité !
Sur le référentiel 2050, la question de la faisabilité est mise en branle. M. M Diagne émet des réserves. Selon lui, ce sont les mêmes personnes qui ont travaillé sur le Plan Sénégal Emergent (Pse). Mais « le problème réside dans le fait qu’il faut aller vite et éviter d’ouvrir les fronts avec des citoyens. Nous sommes un pays démocratique mais on ne peut pas vivre d’élections. Et que le pays s’arrête entre deux élections. On a un pays à construire. Il le faut et il faut se mettre au travail. Des milliards de perdues et des contentieux en a plus finir. Il faut être moins belliqueux car gérer un pays se sont des avantages et des inconvénients » a-t-il soutenu. Pour Diagne, sa meilleure réponse c’est d’apporter des réponses concrètes aux préoccupations des citoyens. Il a rappelé que ce gouvernement est porté par la jeunesse d’où la question de l’emploi. Il a regretté les grèves des étudiants tous azimuts. Sur ce, il sera interpellé sur la migration circulaire avec des jeunes qui seront envoyés en Espagne pour la cueillette. Une alternative pour lutter contre l’émigration clandestine ? « Non », a répondu l’invité car a-t-il ajouté « faut-il savoir que le monde est marqué par une émigration. Des déplacements existent mais il faut une offre pour fixer les jeunes et les former pour être opérationnel. Déjà les syndicats de la santé crient. Alors il faut régler les questions sociales et cruciales qui ont emporté les régimes précédents. Qu’on envoie des jeunes ailleurs mais ce n’est rien. Mais le ministre ne devait pas les envoyer au charbon. Ce projet de migration circulaire mais Wade l’a initié » a ironisé notre interlocuteur.
Recrutement de 2000 enseignants
A cela s’ajoute la question de l’éducation avec le recrutement de 2000 enseignants. Cela vise à résorber le gap. Dans la même veine, M. M. Diagne a affirmé que le gap existe sachant que des enseignants vont à la retraite, les détachements et ceux qui restent malades. « Nous avons 500 milles enfants qui vont au CI chaque année. Donc le dernier recrutement spécial c’était en 2021 mais on a la barrière de l’âge et là il faut des enseignants de qualité. Il faut aussi de la compétence et être opérationnel. Il y a cette dimension qui reste importante car ceux qui seront acceptés ce sont ceux qui ont le diplôme académique » a mis en exergue M. M. Diagne. Il a demandé à mutualiser les efforts et mettre fin aux abris provisoires.
MOMAR CISSE