Les nouvelles autorités seraient dans la dynamique de chercher les voies et moyens de rationaliser les partis politiques au Sénégal. La Mauritanie l’a réussi. Pourquoi pas le Sénégal ? Un vaste chantier qui n’est pas nouveau. Chaque régime qui arrive au pouvoir rêve de remettre de l’ordre dans cette forme de pagaille où les lois existantes, bien qu’insuffisantes, sont fouillées aux pieds.
Les obligations auxquelles sont astreintes ces formations politiques ne sont pas du tout respectées. Il s’agit, entre autres, de l’obligation de tenir des instances régulières comme des congrès, des comités directeurs, des bureaux politiques, etc. Mais, il s’agit surtout de déposer un bilan financier annuel.
Et par rapport à cette obligation, peu de partis respectent les règles. Or, ces obligations légales doivent être respectées. Il faudra donc, de la part des nouvelles autorités, travailler dans le sens de faire respecter la loi en commençant par leur propre formation politique. C’est un préalable nécessaire. Ensuite, il sera nécessaire d’imaginer d’autres mécanismes de régulation ou de convier à un dialogue national pour obtenir un consensus fort autour de ces conditions. Ainsi, par exemple, tout parti qui n’aura jamais participé, individuellement à des élections, pourra être dissous. Toutefois, ces conditions ne sauraient être imposées manu militari.
Les relations difficiles entre les autorités et les organes de presse suite à un projet de restructuration similaire doit inciter à beaucoup faire attention et à ne pas imposer des conditions qui sont prévues dans un cadre légal. Car, faut-il le rappeler, quand il s’agit de restrictions de libertés, les autorités ne peuvent que se conformer à la loi. A défaut, elles devront faire face à des recours devant la Justice qui pourraient annuler les actes.
En tout état de cause, l’existence de presque 400 partis politiques est pour fausser même le jeu démocratique avec les alliances et de rendre difficile le projet de financement des partis politiques. Tout le monde est alors d’accord sur le principe de rationaliser. Reste maintenant à savoir comment s’y prendre.
Assane Samb