Le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA) a été la cible de la Cour des comptes. Selon le rapport de gestion 2019-2021 fait par les vérificateurs du corps de contrôle, il ressort que Moussa SOW, coordonnateur national du PUMA a recruté illégalement des chargés de mission. Le document parcouru par Libération souligne que «dans l’administration publique, seule la Présidence de la République et la Primature peuvent s’attacher les services de chargés de mission par voie de contrats d’engagement.
En 2020, cette prérogative a été étendue aux ministres et aux secrétaires d’Etat par décret n°2020-2327 du 9 décembre 2020 relatif à l’organisation des cabinets des ministres et des secrétaires d’Etat, mais dans la limite de 2 chargés de mission par cabinet».
Les rémunérations attribuées aux chargés de mission et prestataires sont incluses non pas dans la masse salariale, mais dans une rubrique intitulée «appui à la coordination et au pilotage du PUMA». Moussa SOW a fait passer la masse salariale de 69 millions 490 mille 500 FCFA à 457 millions 589 mille 500 FCFA. «Au total, au lieu de servir à financer des investissements, une bonne partie des ressources financières allouées au PUMA est réorientée vers le paiement de rémunération à des chargées de mission dont la contribution aux activités du programme est loin d’être établie ».
Et aucun rapport n’est produit pouvant attester de la qualité du service et des rémunérations perçues.
Le coordonnateur national interpellé sur ce cas se justifie en déclarant que «cette catégorie de prestataires de service, figure dans l’organigramme approuvé par le chef de l’Etat et son gouvernement lors de la validation du programme le 17 mai 2017».