L’attribution des marchés de fourniture de riz et de transport des denrées, dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 lancée par l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall avec une enveloppe de 69 milliards destinée à l’appui aux populations en vivres et en détergent, est à nouveau sous les projecteurs. Dans son rapport d’activité 2021, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) pointe du doigt le député Demba Diop « Sy » et sa fille Marième Diop, respectivement unique propriétaire de la société « UDE » et Directrice générale de UDE. Selon les conclusions d’enquête suite aux dénonciations de Guy Marius Sagna et du professeur Babacar Diop, les enquêteurs relèvent des manœuvres frauduleuses de la part des accusés.
« Il existe des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba Diop « Sy », indique le rapport d’activité rendu public. Les services de Seynabou Ndiaye Diakhaté expliquent que, en sa qualité de député, Diop « Sy » a exercé la fonction de Directeur général de UDE, en violation du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
De plus, les investigations révèlent que monsieur Demba Diop « Sy » et sa fille Marième Diop auraient dissimulé le véritable statut de la société lors de la soumission pour le marché en question. Ces faits sont qualifiés de « présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics » par l’OFNAC.
Par ailleurs, il convient de noter que monsieur Rayan Hachem a été reconnu comme ayant rempli les obligations du marché de fourniture de riz à travers ses entreprises « Avanti Suarl » et « Afri & Co Suarl », dont la constitution semble être en conformité avec l’acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE. Cependant, des irrégularités ont été relevées dans la procédure relative au contrat de gré à gré n° Riz-005/2020 attribué à cette entreprise. En effet, le contrat en question a été signé par Karamoko Cheikh Oumar ADJ, également connu sous le nom de « Papis », de Avanti SUARL, sur demande verbale du gérant.
À la lumière de cette situation, des présomptions de faux en écritures privées et de complicité par instigation sont soulevées à l’encontre de ce dernier et de Rayan Hachem, des faits qui sont prévus et punis par les articles 132 et 45 du Code pénal.
Par ailleurs, l’OFNAC a écarté les accusations de violation du Code des marchés publics contre le ministre Mansour Faye, arguant que les procédures liées à la lutte contre le Covid-19 ont été exclues du champ d’application dudit code.