Entre 2013 et 2022, le dispositif de surveillance de la maladie du Ministère de la Santé et de l’Action sociale a permis la notification de 30338 cas d’exposition à la rage. Durant la même période, 25 cas de rage humaine ont été déclarés. En 2023, cinq cas de décès humains liés à la rage humaine ont été notifiés.
Cela démontre à suffisance une circulation active du virus de la rage qui constitue un problème majeur de santé publique. Le Sénégal, à l’instar de la Communauté internationale, s’est engagé à éliminer la rage humaine transmise par les chiens d’ici 2030 et le programme national de lutte contre les MTN dans son nouveau plan stratégique 2022-2025 s’est fixé comme objectif d’avoir ‘Zéro décès lié à la rage d’ici 2025.
Selon la coordinatrice des maladies tropicales négligées, Dr Ndèye Mbacké Kane, la vaccination des chiens est la stratégie la plus rentable pour prévenir la rage chez les humains, et interrompre la transmission à la source. » A cela s’ajoute le contrôle des populations de chiens errants, la sensibilisation est essentielle pour un changement comportemental et social, le plaidoyer conjoint envers les décideurs les autorités politiques et administratives, l’élaboration de supports de communication et la forte implication des communautés et les médias », dit-elle.
Et de poursuivre : » Concernant la vaccination des personnes, la prophylaxie préexposition (PPrE) est recommandée pour les personnes exerçant un métier à risque (le personnel de laboratoire qui manipule des virus rabiques ou apparentés) et les personnes dont les activités professionnelles ou personnelles peuvent les amener à être directement en contact avec des animaux infectés (le personnel chargé de la lutte contre les zoonoses ou les gardes forestiers) Prophylaxie post-exposition (PPE) est l’intervention d’urgence indispensable en cas d’exposition à la rage. Elle empêche le virus de pénétrer dans le système nerveux central ».
Elle indique que la PPE comporte le nettoyage soigneux des plaies à l’eau et au savon pendant au moins 15 minutes peu après la morsure, la vaccination antirabique complète, l’ administration d’immunoglobulines ou d’anticorps monoclonaux antirabiques, si indiqué et l’amélioration de l’accès aux soins humains avec disponibilité des vaccins et des sérums antirabique. Sur les défis, il s’agit pour elle, de renforcer l’approche « .
Une seule santé », la création d’une plateforme pour l’échange de données relatives à la rage entre I’OMS et l’OIE, associer les interventions de lutte contre la rage avec celles concernant d’autres maladies ( leishmaniose, échinococcose, dracunculose) pour favoriser des synergies coûts) et augmenter la collaboration avec la société civile et le secteur privé pour améliorer les services ou soutenir le plaidoyer.
« Il faut une augmenter de la collaboration avec la société civile et le secteur privé pour améliorer les services ou soutenir le plaidoyer », laisse-t-elle.