L’Etat a publié la liste de 132 navires nationaux et 19 bateaux étrangers autorisés à naviguer dans les eaux sénégalaises. Une mesure saluée par les acteurs de la pêche. Mais pour Greenpeace Afrique, il faut un audit. Les pêcheurs de Ouakam applaudissent.
Le ministre de la pêche a publié la liste des bateaux et des navires autorisés à pêcher dans les eaux du Sénégal. Une manière de jouer la carte de la transparence. Au lendemain de ladite publication, d’aucuns ont juste décidé d’aller plus loin en invitant les autorités à faire un audit des bateaux battants pavillons Sénégal. Ce à cause des prête-noms de certains bateaux. C’est ce que redoute l’organisation Greenpeace Afrique par l’intermédiaire de Dr Aliou Dia.
A l’en croire, bien qu’il applaudit des deux mains, ce dernier estime qu’il urge de mettre l’accent sur ce point au plus vite. « Nous saluons cette mesure des autorités car nous l’avons toujours demandé et les acteurs locaux aussi pour une publication des bateaux de pêche opérant dans notre pays. Mais il reste aussi un audit sans complaisance car il est idoine de savoir comment ces bateaux ont pu avoir ces licences et ces bateaux qui sont sur les listes et comment ils ont pu en arriver à ce niveau », s’est interrogé Aliou Dia.
Pour cela Greenpeace a invité les autorités à mettre l‘accent sur l’initiative pour la transparence des pêcheries. Ce qui serait une bonne idée selon Dr Aliou Dia qui note que « les contrats seront publiés, de même que les licences de pêche et toutes les listes pour savoir qui est présent ou pas. » L’accent sera aussi mis sur la recherche et de commencer par le centre de recherche océanographique de Dakar. L’idée est de doter de moyens ce centre.
Le sourire des pêcheurs de Ouakam
Au niveau du quai de pêche de Ouakam, la liste des bateaux autorisée fait sourire Mamadou Sarr, un pêcheur de Ouakam. Il est le secrétaire général des pêcheurs artisanaux. Un combat de longue haleine cette publication de liste. Cette décision est bien appréciée par les pêcheurs établis à Ouakam qui soulignent que les autorités viennent de satisfaire une vieille doléance. « C’est vraiment bien car il faut identifier les bateaux. Dans un contexte ou le poisson se fait rare. Les pêcheurs sont obligés d’aller en haute mer pour en trouver » a fait savoir notre interlocuteur.
A ce titre, le Sénégal avec les 718km de côtes avec des eaux poissonneuses, comment comprendre ces difficultés. « Il y a des pays qui n’ont pas de côtes et donc ce serait bien de voir davantage comment ils ont pu avoir des licences de pêche. Avec cette liste il est important que les pêcheurs puissent user d’appareil photos pour voir qui est autorisé à pêcher ou pas », a laissé entendre Mamadou Sarr.
Une surveillance participante qui a ce niveau constitue une solution pour lutter contre les bateaux pirates. Au-delà des mesures prises par l’État, ces pêcheurs comptent jouer leur partition pour que leur secteur soit plus attractif.
MOMAR CISSE