La cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de Santé (CSSDOS) a tenu un atelier d’informations avec l’association des journalistes en santé sur la digitalisation de la santé. L’objectif est de partager sur ce nouveau programme financé à hauteur de 30 milliards FCfa qui permet de disposer des données sanitaires digitales de patient partout en temps voulu.
La santé digitale occupe une place importante dans le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDSS) 2019-2028. Malgré, les efforts commis, certaines insuffisances ont été notées comme la collecte et la consolidation des informations relatives au patient faites manuellement dans divers registres et sans référentiel de base, la grande difficulté des établissements publics de santé est de transmettre avec promptitude des données complètes et fiables, le déficit de coordination entre les différentes structures de santé, l’accessibilité de populations à des soins surtout des spécialités médicales et chirurgicales et la possibilité pour les patients de disposer de l’intégralité de leur information sanitaire en temps voulu.
Pour y arriver, la CSSDOS a tenu un atelier de sensibilisation des journalistes spécialisés en santé afin de vulgariser le Programme de Digitalisation du Système de Santé et du Projet de l’Accélération de l’économie numérique. Selon Dr Ibrahima Khalilou Dia, coordonnateur de la cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé(Cssdos), le gouvernement du Sénégal a érigé en priorité la santé digitale depuis plusieurs mois. « Il a accepté de mettre un financement de 30 milliards Fcfa sur la question et nous avons estimé qu’il était bien de sensibiliser la presse surtout celle qui travaille sur la santé », dit-il.
Et de poursuivre : »La santé digitale est un domaine assez nouveau et si vous n’êtes pas outillés vous n’allez pas pouvoir être à l’aise et la presse doit en parler. Elle va héberger les données médicales en ligne notamment les scanners, les Irm et les bilans pourront être mis dans des serveurs sécurisés pour aider le patient dans la coordination des soins ». A l’en croire, un patient peut avoir son dossier médical qui le suit, qui circule d’une manière sécurisée dans une base de données nationale. Ce qui selon lui, est une grande valeur ajoutée pour le patient parce qu’il y’aura des économies, des radios qu’il ne va pas reprendre mais également va bien le prendre en charge. « Dans ce programme, il y’a la télémédecine. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour construire des postes de santé et des hôpitaux mais nous avons que nous pouvons faire des gains si nous arrivons à faire de la médecine entre les centres de santé et les hôpitaux. Equiper les centres de santé pour qu’un patient qui doit évacuer puisse déjà à distance, avoir l’avis d’un médecin qui est à Dakar, on appréciera s’il y’a besoin d’être déplacé », explique-t-il.
De son avis, pour l’atteinte digitale, c’est une grosse perspective au niveau mondial, on en parle comme l’Oms. « Aujourd’hui tout ce que nous voulons est de démarrer ce projet. Donc c’était important de sensibiliser la presse sur cette question. Parce que si nous ne communiquons pas, le patient lui-même pour qui, on travaille, ne comprendra pas l’importance de la santé digitale », détaille-t-il. Il renseigne que la cellule existe depuis 2017. » Nous avons fait quand même beaucoup d’efforts avec un plan stratégique validé par le gouvernement. La cellule a initié la question du pass sanitaire lors de la Covid-19. Nous avons également fait d’autres initiatives mais dans le E-santé, il y’a d’autres directions qui font des choses. La Drh va mettre en place un mirador pour le personnel de santé.
Aujourd’hui, l’Etat est conscient de la situation, des efforts sont en train d’être faits en renforcement pour mieux accompagner le système de santé et mieux accompagner le patient », rassure-t-il. Cependant, il fait noter qu’il n y a pas un texte juridique sur la santé numérique au Sénégal. « Nous venons de finaliser le projet de loi d’orientation sur la santé numérique et le décret d’application. Ces textes ont été transmis la semaine dernière au secrétariat général du gouvernement. Puisque c’est sorti du ministère de la santé, nous allons attendre un peu parce qu’il y’a un travail à faire au niveau de la Primature. Ces textes là sont très bien élaborés et ils reviennent sur la télémédecine, le dossier patient, l’hébergement et des peines sont prévues si quelqu’un entre dans le dossier de quelqu’un d’autre sans autorisation. Il y’a qu’un seul pays africain qui a fait un décret d’application sur cela est c’est le Sénégal », se félicite-t-il. Il soutient que l’autre défi est que c’est un domaine qui attire les partenaires. « Et nous avons des besoins de gouvernance de la donnée parce qu’elle est sénégalaise et reste sensible. Nous sommes ouvert à avoir des appuis mais il faudrait que ces appuis ne remettent pas en question cette exigence d’héberger les données dans de bonnes conditions où nous sommes sûrs qu’il n’y a que des personnes assermentées y accèdent », tient-il à préciser.
Et de rajouter: » Nous avons avec la Banque mondiale un financement de 30 milliards FCFA pour 5 ans et c’est une dette que l’Etat a contracté auprès de cette institution financière. Le budget ne sera pas suffisant. Les postes de santé sont au nombre de 1500, 110 centres de santé et 40 hôpitaux. Et il faut mettre l’internet, des équipements, des tablettes entre autres. Nous voulons digitaliser tout le système de santé c’est-à-dire qu’un poste de santé soit en mesure de consulter à travers un ordinateur, mettre les informations et que demain si le patient revient le soignant puisse retrouver le dossier et le mettre à jour », conclut-il.