L’union des techniciens biologistes du Sénégal a tenu son premier congrès international. Occasion saisie par ces professionnels pour plaider une meilleure connaissance de leur profession.
Le rôle des biologistes dans le système sanitaire reste peu connu. Pour y faire face, l’union des techniciens biologistes du Sénégal a fait le plaidoyer à l’occasion de leur premier congrès. Selon leur président, Cheikhou Cissé, les laboratoires jouent un rôle important dans le système sanitaire. « Ce congrès permet de vulgariser les actions des laboratoires dans la prévention.
Les techniciens de biologie de la santé sont des professionnels de la santé reconnus au Sénégal et en Afrique pour faire des analyses médicales, le dépistage du diabète, l’hypertension artérielle l’insuffisante rénale, entre autres. Ce sont les techniciens de laboratoires qui font ses analyses pour les détecter et aussi ils sont les yeux des médecins avec leurs analyses médicales », dit-il. Et de poursuivre : « Nous sommes méconnus dans la pyramide sanitaire par les autorités. On entend beaucoup plus les autres professions alors que ce métier est capital et incontournable dans le système sanitaire ». A l’en croire, dans chaque hôpital, il y a un laboratoire donc c’est un métier qui doit occuper sa place dans le système sanitaire. « L’Etat a fait des efforts avec le programme de capacitation des techniciens pour leur statut dans la pyramide sanitaire. Il reste toujours à faire », martèle-t-il. Pour le directeur des laboratoires, Pr Moctar Dièye, la disponibilité et l’accessibilité des services de diagnostic et de laboratoire sont indispensables à la prise en charge des patients, à la prévention des maladies et à la recherche. « En effet, c’est grâce au laboratoire que la plupart des maladies sont diagnostiquées, que le suivi de l’efficacité des traitements est fait et que la guérison est certifiée.
A cela s’ajoute la détection des maladies à potentiel épidémique qui est essentiel, dans le cadre de la veille sanitaire et de la riposte face aux épidémies », dit-il. Et d’ajouter : »C’est pour toutes ces raisons qu’on dit que «Sans le laboratoire, le médecin est un grand aveugle ». Cet adage s’est confirmé avec la pandémie de la Covid dans laquelle, l’une des stratégies phares prônées par l’OMS était de «Tester, Tester, Tester». En effet, ce sont les tests qui permettaient de détecter très rapidement les cas pour les isoler afin de limiter la propagation de la maladie, de prendre en charge rapidement les cas confirmés et aussi de certifier la guérison ». De son avis, beaucoup de laboratoires sont impliqués dans le système d’alerte et de veille, établi pour comme la confirmation des maladies à potentiel épidémique dont le choléra, la méningite, le Crimée Congo, Chikungunya, la dengue, les données sanguines , etc.
« En outre, certains laboratoires spécialisés, en plus des services de routine, appuient les programmes nationaux de surveillance exécutés de façon verticale, notamment les programmes de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le VIH/Sida », renseigne-t-il. Il reste convaincu que pour instaurer la couverture sanitaire universelle et atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé, il est indispensable d’améliorer la disponibilité des services de diagnostic et d’en élargir l’accès. « Un des piliers fondamentaux du système des laboratoires reste les ressources humaines de qualité. A ce niveau, les techniciens en Biologie médicale sont incontournables pour assurer la réalisation technique des analyses, la gestion des réactifs, la maintenance surtout préventive des équipements », indique-t-il.
NGOYA NDIAYE