La fondation Heinrich Böll Stiftung a organisé, ce jeudi, un forum sur le développement durable auquel ont assisté plusieurs acteurs dont les représentants de la fondation et du secrétaire d’Etat à l’urbanisme et aux logements. À l’issue des échanges, plusieurs problèmes ont été soulevés et des pistes de solutions ont été dégagées pour favoriser des villes plus résilientes capables de mieux résister aux effets du changement climatique.
Les effets du changement climatique, l’accentuation des inégalités sociales entre les quartiers urbains, la dégradation de l’environnement, entre autres, constituent une préoccupation pour la fondation Heinrich Böll. C’est dans ce cadre qu’il a organisé un forum, avec différents acteurs, pour réfléchir sur les solutions à apporter afin de favoriser la création de villes urbaines durables. C’est ainsi que Fabian Jonas Heppe, représentant de la fondation Heinrich Böll au Sénégal dit constater que la durabilité dans le contexte sénégalais obéit à une meilleure planification des programmes dédiés à l’urbanisation des villes.
Selon lui, l’urbanisation en Afrique subsaharienne est galopante et que la population citadine s’est triplée au Sénégal durant les deux dernières décennies. On le sent chaque jour, d’après lui, avec le changement climatique qui impacte les villes et les populations qui y habitent. Poursuivant son plaidoyer, monsieur Heppe estime que si l’on veut faire une grande transition socio-écologique qui va déconstruire nos modes de vie et de consommer, il faut le faire dans les grandes villes africaines où les gens interagissent le plus. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la fondation Heinrich Böll a développé un guide sur le développement durable pour réactualiser le terme de la durabilité au contexte sénégalais.
De plus, Fabian Jonas Heppe indique que la fondation, avec ses partenaires, est en train de mener des discussions pour élaborer et imaginer une ville d’avenir au Sénégal. Venue représenter le secrétaire d’État à l’urbanisme et aux logements, Fatou Binetou Camara, quant à elle, fait le diagnostic de l’état actuel de l’urbanisme au Sénégal. Selon elle, l’urbanisme se caractérise actuellement au Sénégal par un déficit de planification mais également d’aménagement aussi institutionnel que structurel. Pour elle, les défis pour les collectivités territoriales sont nombreux et ils sont principalement relatifs aux outils de planification mais également au cadre de gouvernance à mettre en place pour aménager des villes urbaines sûres et résilientes.
C’est dans cette perspective qu’elle plaide pour la mise en place d’un mécanisme de financement pour tous les programmes urbains qui seront développés par ces collectivités. Pour ainsi réussir cette mission, elle mise sur les dotations qui sont faites aux collectivités territoriales mais également la mise en œuvre de partenariats public-privé et le renforcement de la coopération décentralisée avec les collectivités territoriales étrangères.
El HADJI MODY DIOP