La fête de Tabaski est l’une des plus prestigieuses fêtes de la communauté musulmane internationale. Les sénégalais l’ont fêtée à l’instar des autres croyants musulmans de la planète. Les Imams ont rappelé à l’accusation des prières le sens et la portée du sacrifice abrahamique. Les défis de la société sénégalaise d’où la cohésion sociale ont été au cœur des discours des imams qui ont dirigé les prières à Dakar et à l’intérieur du pays.
L’unité nationale, la solidarité, le respect des valeurs de l’Islam, des traditions et de l’humain ont été au centre des discours des guides religieux musulmans. Dans ce sillage, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a invité les citoyens à renforcer les liens unissant la Nation autour de la démocratie, de la solidarité, de la justice sociale pour tous, la prospérité partagée. Les défis sociaux, culturels, économiques et démocratiques multiples posent en réalité la cohésion sociale du Sénégal.
Lors de la prière de la Tabaski l’imam de la grande mosquée de Dakar Alioune Moussa Samb, a lancé un appel à l’endroit des fidèles. « Ce pays est le nôtre. Nous sommes les seuls capables de le gérer. Il faut miser sur l’unité et la cohésion sociale » a lancé l’imam. Contrairement aux apparences trompeuses des jours de fête, le Sénégal peine à construire sa cohésion sociale et son unité nationale. La célébration de la Tabaski est un exemple manifeste de l’éclatement de la communauté musulmane. Le pays de la Teranga est l’un des rares à célébrer deux fêtes musulmanes, voire trois fêtes pour un événement identique. En matière de solidarité, il suffit de regarder la courbe vertigineuse de la pauvreté en ville et dans le monde rural.
Pour Mamadou Sy Albert analyste, la main tendue aux quatre coins des rues de la capitale est un indicateur de l’aggravation de la situation sociale de pans entiers de sénégalais et de ressortissants de pays africains vivant au Sénégal. Peu de sénégalais peuvent assurer les trois repas, se soigner et satisfaire leurs besoins familiaux fondamentaux. «Que dire des consensus nationaux ? En dépit du fait que l’on se glorifie de la stabilité politique, de l’organisation régulière et transparente des élections, le déficit de confiance entre sénégalais et de consensus politiques et sociaux en matière électorale et de gouvernance institutionnelle à laquelle tous les citoyens doivent se soumettre restent encore des chantiers ouverts. La cohésion sociale est l’un des enjeux de l’unité sociale, culturelle, politique. C’est l’unique levier capable de porter le développement durable», a-t-il dit.
A ce titre, l’unité est un impératif absolu pour préserver les équilibres précaires de la société sénégalaise. C’est l’une des conditions majeures pour sortir du cercle vicieux des divisions, des incompréhensions, des susceptibilités et des égoïsmes individuels et communautaires. Pour l’imam de la Mosquée de Ouakam, Babou Diagne, l’unité est importante dans un pays où d’aucuns ne cessent de travailler pour « la division». « J’interpelle les jeunes à une prise de conscience. Il faut qu’ils sachent que ce pays est le leur. Il faut un changement de comportement de leur part car la construction de ce pays leur incombe », a renchérit l’imam Babou Diagne.
En outre l’imam Ratib de la famille omarienne a quant à lui salué la découverte du pétrole et du gaz avant d’inviter les autorités à veiller à une bonne gestion des ressources naturelles au profit des populations.
MOMAR CISSE