L’annonce a été faite ce lundi par le ministre des finances concernant les prévisions Budgétaires : le budget 2024 devrait atteindre plus de 7000 milliards FCFA. Un record rendu possible par plusieurs facteurs et des mesures concrètes parmi lesquelles la réduction du train de vie de l’Etat. La croissance devrait suivre cette tendance pour se rapprocher davantage des deux chiffres.
La plénière des députés dernière avant les vacances parlementaires s’est déroulée hier jusque tard dans la soirée. Ouverte pour les besoins du débat d’orientation budgétaire, elle a été une occasion pour le ministre des finances de revenir sur les embellies sénégalaises dans une un contexte où, l’économie de l’union (Uemoa) cherche encore à sortir de l’ombre épaissit par les incidences de la Covid et de la crise russo-ukrainienne. Parmi ces éclaircies, le budget 2024 qui devrait culminer à plus de sept mille (7000) milliards FCFA. Face aux députés, Moustapha Ba explique ce « boom » par la conjonction de plusieurs facteurs favorables. Parmi celles-ci, le ministre des finances évoque la « mobilisation satisfaisante des recettes internes ». Laquelle devrait d’ailleurs être « amplifiée » par la mise en œuvre de la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT) qui fonde son action sur la modernisation des administrations fiscales, « grâce à une digitalisation accrue et à une formalisation progressive des activités », entre autres.
Une réduction du train de vie de l’Etat
A cela s’ajoute la correction des défauts évidents qui plombent la marche rapide de l’économie sénégalaise en quête d’émergence à l’horizon 2035. A ce titre, rappelle l’argentier, il faut concrétiser « la rationalisation régulière des dépenses courantes » ; une pratique qui passe par la réduction du train de vie de l’État. Concrètement et, plus ou moins comme ce fut le cas lors de la première année de gouvernance de Macky Sall, en 2012, il s’agira de procéder au « gel et à la résiliation de toutes les conventions de location de bâtiments à usage de logement », à la « diminution drastique de la facture de téléphone de l’État » et, à la « suspension de toute commande ou acquisition de véhicules ». Cette dernière mesure déjà appliquée aux ayants-droits de l’administration centrale, touche également les députés de la présente législature. En même temps, elle répare une sorte « d’injustice » dans l’élaboration et la passation de la commande publique dans le secteur de l’automobile, où depuis plus d’une décennie, un seul concessionnaire à l’enseigne française, raflait les marchés d’acquisition de véhicules, au détriment de ses concurrents sénégalais.
Une croissance proche de deux chiffres
Comparé à la Loi de finance initiale (Lfi) 2023, le projet de Lfi 2024 devrait connaître une hausse de plus de 586 milliards FCFA en valeur absolue et 9,1% en valeur relative. Moustapha Ba révèle ainsi « un triplement » ou presque en 12 ans du budget initial 2012, qui était d’un montant de 2344,5 milliards FCFA. Et, cela devrait être utile. Car, selon lui, le prochain triennat ambitionne de « renforcer la prise en charge des questions axées sur le désenclavement, l’équité territoriale, l’amélioration du cadre de vie, le renforcement du dispositif de sécurité sociale universelle, la promotion de la condition féminine ».
Et, cela s’accommodera d’une croissance économique des plus exponentielles, fortement stimulée par l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. A entendre l’argentier de l’Etat, les prévisions de croissance économique sont projetées à 12,4%, avec « une bonne progression des recettes fiscales, en hausse de 23%, une augmentation de 113 milliards de FCFA des dépenses de personnel; un déficit budgétaire contenu à 3,9% du PIB ». Toutes performances qui devraient rendre possible « l’accès universel à l’eau, à l’énergie, à l’assainissement, aux soins et services de santé de base et à l’éducation et la formation ». « La construction et la mise aux normes d’hôpitaux, l’amélioration de l’insertion professionnelle des jeunes, la lutte contre les inondations, la promotion des filières porteuses de l’agriculture et la sécurité intérieure », complètent le tableau.
Elhadji Mansor NDIAYE