Sans s’étendre, le président américain a rappelé, dans un discours attendu mercredi soir, que « la défense de la démocratie est plus importante que n’importe quel titre ». Il explique son retrait de la course à la présidentielle par la nécessité « d’unir (son) parti » avec « des voix plus jeunes ».
Le discours de Joe Biden, resté silencieux depuis son retrait de la course à la Maison Blanche, était attendu. Dans une allocution télévisée empreinte de gravité de moins de 10 minutes, le président américain a expliqué, mercredi 24 juillet au soir, à ses compatriotes avoir pris la décision choc de renoncer à briguer un second mandat pour « sauver la démocratie » et laisser la place à des « voix plus jeunes ».
L’octogénaire a fini par céder dimanche à des semaines de pressions et d’inquiétudes sur son âge et son acuité mentale, provoquant un coup de tonnerre dans la campagne pour la présidentielle de novembre. « Cela fut l’honneur de ma vie d’être votre président, mais la défense de la démocratie, qui est en jeu, est je pense plus importante que n’importe quel titre », a-t-il déclaré dans cette adresse solennelle à la nation depuis le Bureau ovale. « Ces dernières semaines, il m’est apparu clairement que je devais unir mon parti », a-t-il déclaré, ajoutant que le « temps » était venu « d’avoir de nouvelles voix (…), des voix plus jeunes ».
La vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, qui est depuis le retrait de Biden quasiment assurée d’être la candidate des démocrates, « est expérimentée, elle est forte, elle est compétente », a dit Joe Biden. « Elle a été une partenaire incroyable pour moi, une dirigeante pour notre pays. Maintenant, c’est à vous, le peuple américain, de choisir », a-t-il poursuivi.
Si Joe Biden a indirectement évoqué son propre âge en parlant de la nécessité de laisser la place à plus jeune, il ne s’est pas réellement étendu sur le sujet. La question était dans tous les esprits depuis sa performance désastreuse face à Donald Trump lors de leur débat fin juin, qui a suscité une crise chez les démocrates et provoqué une avalanche d’appels à ce qu’il laisse la place à une personne plus jeune.
Juste après l’intervention mercredi soir de son ex-adversaire, Donald Trump a donné son avis sur le discours : « À peine compréhensible, et tellement mauvais ! » Peu auparavant, lors d’un meeting de campagne en Caroline du Nord, il s’était moqué du renoncement du démocrate. « Biden ne sait même pas qu’il est en vie », a-t-il dit, méprisant, à ses partisans lors de ce premier événement depuis que le démocrate a jeté l’éponge.
Mais c’est à Kamala Harris, sa nouvelle rivale, qu’il affrontera probablement en novembre, qu’il a réservé ses coups. L’ancienne procureure et sénatrice est une « cinglée de la gauche radicale » qui « va détruire notre pays », a lancé le milliardaire de 78 ans.