Nous assistons, ces derniers temps, à une cascade de recours devant la Cour suprême pour annuler le processus électoral en cours. Après le Parti démocratique sénégalais (Pds), d’autres candidats qui se disent spoliés ont aussi déposé un recours devant la même haute juridiction pour faire annuler le décret convoquant le corps électoral. Ils tentent tous d’obtenir une annulation du processus en cours créant ainsi un obstacle juridique à la tenue du scrutin ce 24 mars comme le Conseil constitutionnel l’a annoncé.
Pis, des informations qui seraient démenties par l’institution invoquent la convocation des deux juges soupçonnés de corruption et de l’ex-Pm Amadou Bâ devant l’Ofnac. Toutefois, tout ce tohu-bohu a fini de jeter le doute dans l’esprit de beaucoup de sénégalais quant à la tenue du scrutin présidentiel. Et ceci d’autant plus que le Professeur Mary Teuw Niane, ancien ministre et ancien recteur invoque, dans une chronique largement partagée, la possibilité de ce qu’il appelle un coup de force.
Qu’à cela ne tienne, le scrutin se tiendra à date échue. Il n’est plus en effet possible, sauf exception, de revenir sur le processus électoral, une des rares institutions, à côté de la Commission nationale électorale autonome (Cena) à avoir autorité sur le processus. Car, à notre connaissance, la Cour suprême ne saurait avoir plus d’autorité et donc de compétence en matière électorale que le Conseil constitutionnel.
Et que la Cour suprême ne saurait prendre des décisions qui vont à l’encontre de celles prises par le CC. Le plus étonnant alors est que les candidats en question sont tout aussi prêts, malgré la décision du CC, à saisir la Cour suprême. Tout se passe comme si alors, comme le soupçonnent certains, qu’il y a des non-dits et qu’il pèse sur le scrutin, une incertitude réelle quant à sa ténue.
La preuve, le candidat de Benno, l’ex-Pm Amadou Bâ, ne serait plus soutenu par son mentor Macky. Pis, tous ses proches dans le Gouvernement auraient été évincés. N’empêche, nous ne voyons pas, par quel subterfuge politique et juridique, le processus peut être bloqué. Dans tous les cas, l’élection doit se tenir et à bonne date. Il y va de la crédibilité de notre pays.
Assane Samb