Le régime en place a dévoilé lundi dernier son document de référence. Des acteurs ont pris part à la rencontre. Mais la Commission des acteurs de la société civile pour le suivi des politiques publiques (CASC) se dit « laissée en rade et mise à l’écart », à travers un communiqué.
Au lendemain de la publication de l’agenda « Sénégal 2050 », la Commission des acteurs de la société civile pour le suivi des politiques publiques a grincé des dents. Elle a dénoncé « sa mise à l’écart » et se désole de ne pas être impliquée par le gouvernement du Sénégal dans cette activité de présentation et de validation de la Stratégie Nationale de Développement (SDN) 2025 – 2029.
Dans un communiqué, ladite commission a rappelé s’être réunie le 06 septembre 2024 avec le ministère de l’Économie du plan et de la coopération à travers la direction générale de la planification des politiques économiques (DGPPE) et le comité technique logé à la primature. « Cette rencontre entre les organisations de la société civile et le gouvernement du Sénégal a permis de faire des observations sur le draft du document de la stratégie nationale de développement (2024 – 2028) », lit-on dans la note. Mais, à en croire la commission des acteurs de la société civile pour le suivi des politiques publiques, la plupart des recommandations émises n’ont pas été pris en compte dans le document final et de demander « de veiller à une meilleure prise en compte des besoins prioritaires des populations dans la SNDS. « Composée de 7 pôles dont celui des Organisations de Femmes GIF (Groupe d’Initiative des Femmes), le pôle des centrales syndicales, entre autres, la commission n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes « sur la vision du nouveau référentiel ainsi que la pertinence, vu que le nouveau régime n’a pas pris le temps de réaliser une étude prospective au préalable. La dernière étude faite par le Sénégal date de 2010 et avait permis de définir une vision de développement du Sénégal pour 2035. »
Dans le communiqué, ils ont fait état de « participation dans la formulation et la mise en œuvre de politiques publiques qui remonte respectivement à l’élaboration du DRSP1, du DRSP2, du Document de Politique Economique et Social (DPES), de la Stratégie Nationale de Développement Économique et Social (SNDS) et enfin, du Plan Sénégal Émergent (PSE).
Selon ses membres, Il y a certes les enjeux de l’exploitation du pétrole et du gaz et bien entendu, tous les regards sont rivés vers ce potentiel économique qui peut générer des revenus importants devant contribuer à la résorption des déficits publics courants et à l’amélioration significative des conditions de vie des populations. « Il s’avère nécessaire de passer en revue les politiques et programmes mis en place pour faciliter l’insertion des jeunes et des femmes telles que la Der, le xeyu ndaw yi, les domaines agricoles communautaires, etc. » sans oublier la lancinante question « de la gestion du foncier, l’aménagement et l’équité territoriale, l’assainissement des villes, l’organisation du secteur informel, la carte scolaire et le parachèvement de la réforme hospitalière. ».
La CASC a insisté sur un autre défi relatif à la réduction de la pauvreté et des inégalités « qui passe nécessairement par le renforcement et l’extension de la protection sociale pour tous. Il est impératif de faire un diagnostic sans complaisance de la couverture maladie universelle, la commission en avait formulé une forte recommandation lors de là de la dernière revue annuelle conjointe des politiques publiques, y compris les bourses de sécurité familiale, et la carte d’égalité des chances. »
MOMAR CISSE