Premier cas d’Omicron: Le Sénégal doit redoubler de vigilance !

Sans entrer dans une quelconque forme d’alarmisme ou de panique, il est important pour le Sénégal, de redoubler de vigilance face à la découverte, ce vendredi, du premier cas d’Omicron, ce nouveau variant de Coronavirus.  Il s’agit d’un homme âgé de 58 ans, de nationalité étrangère, qui était à Dakar dans le cadre d’une rencontre internationale et qui devait quitter le pays. Il ne présente pas de symptômes pour le moment et  avait pris ses doses de vaccin en avril pour l’AstraZeneca et en juin pour le Pfizer.  Il est en quarantaine comme le veut le protocole avec un suivi des spécialistes.  Malheureusement, ce variant est jugé d’une contamination plus rapide du fait que ses mutations se concentrent sur une partie, la protéine “spike”, qui est la clé d’entrée du virus dans l’organisme.

Découvert en Afrique du Sud, on n’en sait pas beaucoup sur l’Omicron sur lequel des informations contradictoires circulent. Certains spécialistes le jugent plus dangereux, d’autres non. En tout cas, en attendant trois semaines, délai nécessaire pour en savoir plus en ayant les premiers éléments quant à la capacité de l’organisme humain à générer des anticorps face à ce variant, plusieurs mois pour se faire une idée de l’efficacité réelle des vaccins contre la contamination par Omicron, il serait suicidaire de ne rien faire.

Du coup, pour le moment, il faudra, comme le préconisait déjà avant l’apparition du cas, le Professeur Moussa Seydi, s’attendre au pire.  Car, le niveau de vaccination est faible dans notre pays. Depuis que l’on a lancé la campagne, nous avons à peine dépassé les 1 million 300 mille personnes vaccinées malgré toute la communication faite sur le sujet. D’ailleurs, des vaccins ont été inutilisables au bout d’une certaine période parce beaucoup de Sénégalais sont réticents. Et malgré le fait qu’il y a eu plus de mille cent morts, certains ne croient pas encore au virus et d’autres sont dans des théories du complot surtout à l’égard des vaccins.

Et comme les cas de contamination ont beaucoup baissé depuis quelques semaines et même mois, la majorité de la population pense que la Covid-19 est derrière nous. Conséquence : Plus de mesures barrières, plus de gel et point de masques à moins de paraître bizarre dans la rue.  Or, les derniers chiffres, ceux d’hier, même s’ils sont encore faibles, montre qu’il y a une légère tendance à la hausse. Et que ce n’est guère le moment de baisser la garde.  Car, en Europe et dans certains pays développés, le variant a installé ses quartiers et fait beaucoup de contaminations.  Heureusement que les experts soutiennent que le variant n’a pas le même comportement en fonction des pays. N’empêche c’est le moment, pour le Sénégal, de prendre les mesures anticipatives nécessaires afin de ne pas être dépassé.  Il est possible que les ravages du variant Delta ne se répètent pas, avec la perte de nombre de personnalités, mais, on ne sait jamais.

A ce propos, il est heureux de constater que le Ministère de la santé et de l’Action sociale n’ait pas abandonné, cette fois-ci, le point du jour. Il faut aussi, que les Centres de traitement des épidémies soient prêts, bien équipés et que toutes les localités du pays soient au même niveau d’anticipation et de dotation en équipements et en personnel. Car, face à des Sénégalais insouciants qui ont renoué avec toutes leurs habitudes et à l’approche d’une campagne électorale passionnée où il y aura beaucoup de rassemblements, il est important que même les leaders politiques soient suffisamment sensibilisés et impliqués pour éviter d’exposer militants et sympathisants.

Si rien n’est fait cependant, nous serons seuls comptables de ce qui pourrait advenir en termes de conséquences fâcheuses à propos d’une pandémie qui n’a pas fini d’inquiéter le monde entier.

Assane Samb