Le président américain, Donald Trump, a annoncé des tarifs douaniers d’un « minimum » de 10 % sur toutes les importations, qui entreront en vigueur le 5 avril. Des barrières tarifaires plus élevées seront aussi appliquées à une soixantaine de pays le 9 avril. Une démarche qui secoue le commerce mondial avec des perturbations.
Le professeur d’économie Ahmet Ndiaye de la Faseg (Faculté des sciences économiques et de gestion) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est revenu sur l’impact à long terme de la restauration de tarifs douaniers d’au moins 10% sur toutes les importations aux États-Unis par Donald Trump. Une mesure qui a secoué les pays européens entraînant de vives réactions au plan international.
A travers les ondes de Sud fm, ce dernier a précisé que « l’impact se fera ressentir davantage dans les pays qui ont tiré profit de l’Agoa. Le Professeur d’économie a alerté cependant sur les effets indirects, notamment une récession mondiale qui ne va pas épargner l’Afrique. Selon lui, la part de l’Afrique dans les importations américaines est très faible, car faisant moins de 1% (exactement 0,67%.) Comparé à celle de la Chine qui fait 10, 7%. « Il y a des pays qui ont profité de l’Agoa comme le Lesotho, l’Éthiopie. Ces pays vont sentir les effets. Déjà ils avaient commencé à exporter des produits manufacturés aux USA, et donc puisque ces produits vont devenir plus chers, les exportations vont baisser pour ces pays-là. Ce sont les effets directs », a expliqué le Professeur d’économie. S’agissant des effets indirects, avec ce que Donald Trump est en train de faire, c’est le commerce mondial qui est perturbé et tout le monde s’attend à une baisse aussi mondiale. « S’il y a une récession mondiale aussi, ça va impacter l’Afrique. Ça veut dire que s’il y a une récession mondiale, l’Afrique aussi va certainement vendre moins produire moins et aussi l’Afrique aussi sera perturbé au niveau des chaînes de valeur et cette instabilité aussi va toucher le continent.
Et donc c’est l’occasion pour l’Afrique de revoir ses relations de coopération et pour réorienter aussi, ces flux commerciaux, se recentrer plus vers la Chine, les pays asiatiques et peut-être plus l’Europe et peut-être aussi c’est l’occasion vraiment de développer le commerce inter-africain. C’est le moment vraiment d’opéra la Zlecaf », a-t-il mis en avant.
Selon Euronews, cette guerre commerciale de Trump provoque déjà une onde de choc sur les marchés mondiaux, encore intensifiée par la décision de la Chine d’imposer des droits de douane de rétorsion de 34 % sur les importations américaines. Vendredi, les principales bourses ont clôturé dans le rouge. Le FTSE MIB de Milan a été le plus touché, chutant de 6,53 % à la clôture. Des pertes ont également été enregistrées à Francfort, Londres et Paris.
MOMAR CISSE