Le Président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo a été l’invité de la première édition des « Jeudis citoyens » organisés par Présence chrétienne, le réseau des anciens jecistes d’Afrique-Sénégal, le réseau Siggil jiguen, le forum social sénégalais et Wanep. Le thème retenu est la citoyenneté, la démocratie et la bonne gouvernance. Ce vice-pésident de l’Assemblée nationale propose une fois élu, la réduction des pouvoirs du Président de la République, le respect des institutions, la séparation des pouvoirs, le développement des ressources naturelles qui appartiennent au peuple entre autres.
L’ingénieur économique et vice-président de l’Assemblée nationale a fait face aux citoyens à l’l’occasion des « Jeudis citoyens ». Mamadou Lamine Diallo a dévoilé ses propositions pour le développement du Sénégal, une fois à la tête du pays. Selon lui, le problème au Sénégal et en Afrique est qu’il a été construit une République qu’il faut consolider. « Nous n’avons pas encore répondu sur la question à savoir comment diriger et qui doit diriger. C’est ce qui explique le travail fait dans les assises nationales sur la base consensuelle. Nous avons eu des débats approfondies sur les assises nationales et la conclusion a été consignée dans la charte de la démocratie.
Une séparation de l’Etat et de la religion ne peut pas être faite. Nous avons besoin d’un État à mi partie entre la religion », dit-il. Et de poursuivre : »Renforcer la citoyenneté revient à faire connaître la loi et la respecter sinon nous risquons d’aller vers des directions qui mènent vers le chaos. De son avis, au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, il faut se battre pour que le Président de la République ne fait pas plus de deux mandats. « Ce n’est pas négociable et nous nous sommes battus pour en arriver là. C’est le point de départ du renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il n y a pas de démocratie si tel n’est pas le cas. Nous l’avons gagné au Sénégal. Il ne peut pas y avoir de démocratie sans cette bataille », martèle-t-il.
Mamadou Lamine Diallo propose de réduire les pouvoirs du Président de la République dans 3 domaines. « Il doit être justiciable (ne pas faire ce qu’il veut). Je suis prêt à l’appliquer moi même quand je serai Président. Il faut encadrer les pouvoirs du Président de la République. Les ressources naturelles appartiennent au peuple, il faut encadrer les pouvoirs du Président pour qu’il ne s’approprie plus tout.
L’Assemblée nationale doit avoir son mot à dire. Les pouvoirs du Président doivent être réduits et il ne peut pas continuer à nommer les directeurs généraux et de les demander de chercher une base et ils ne travaillent plus », suggère-t-il. Sur ces propositions, il y ajoute la séparation de l’exécutif par rapport au judiciaire pour éviter ce qu’on vit actuellement. « Le Président de la République ne doit plus être le Chef de la magistrature. Ce sont des réformes fondamentales à faire dès 2024. Eviter d’amener des maires et de les traduire en justice », tonne-t-il.
A l’en croire, il faut encadrer la citoyenneté dès l’école primaire avec des modules pour former les jeunes de demain. « Si ces réformes sont faites de manière consensuelle on peut y arriver. La dignité de fonction de président de la République doit être revue car aujourd’hui tout le monde veut devenir Président de la République. Un homme d’État ne se décrète pas, cela se forme. Il faut respecter l’institution de Président de la République. Le Peuple a l’impression que l’Assemblée nationale coûte chère au peuple.
Les députés sont invités à contrôler l’exécutif. Ceux qui servent l’administration doivent savoir qu’ils servent le peuple. Cela va constituer notre agenda de redressement du Sénégal. Faire du Sénégal en 2045, l’une des plus grandes économies du monde avec nos ressources naturelles et humaines, ce qui nous manque est la réforme institutionnelle. Il faut rassembler les énergies et les talents », dit-il.
NGOYA NDIAYE