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Pour un Système Educatif Performant: Cheikh Mbow propose « un plan d’éducation qui traverse les régimes »

Le système éducatif sénégalais était bien dans une situation claudicante. Avec le nouveau régime, les acteurs du système éducatif restent optimistes quant à la situation de l’école. Selon Cheikh Mbow, secrétaire exécutif de la Coalition des organisations en Synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), il faut un plan d’éducation qui traverse les régimes. Il était l‘invité du Grand oral sur Rewmi Tv.

La question de la performance enseignants et du système  éducatif  restent au cœur du débat pour les acteurs. Le secrétaire exécutif de la Cosydep Cheikh Mbow, interpellé sur le sujet a estimé qu’il fait toucher  l’enseignant qui est un acteur incontournable  car il doit être « qualifié. »  Pour ce dernier, l’enseignant est une qualité mais cela ne s’hérite pas. « Il faut aussi penser à la formation avec une durée conséquente, ce qui n’est plus le cas.  Il faut un dispositif d’accompagnement et d’encadrement car le monde va vite. Nous avons un inspecteur pour 250 enseignants. Ce qui prouve que d’aucuns n ’ont pas eu la chance d’être  accompagnés quand ils sont sur le terrain. Et donc  il faut au-delà de la théorie,  encadrer les enseignants », a-t-il dit.

L’environnement des apprentissages est aussi une question majeure car souvent, il a noté que souvent des vaches occupent  les écoles, l’insalubrité entre autres. Mais aussi il faut une préoccupation pour les plus  faibles  et comprendre que chaque enfant a besoin d’un accompagnement  spécifique mais cela est impossible  à cause des classes  pléthoriques. Ce qui est déterminant. Le secrétaire exécutif de la Cosydep a pris l’exemple des pays asiatiques où les parents se préoccupent de l’école à savoir l’environnement dans lequel baigne leur progéniture. Selon l’invité, les parents cherchent à savoir s’il y a des tables bancs. Mais ici dans ce pays, rares  sont les parents qui vont dans les écoles. Le temps d’apprentissage est aussi un déterminant car le quantum horaire aussi à toute  son importance. Il a insisté sur la confiance et donc la société a-t-il noté «  doit avoir confiance à l’école.   Il faut y croire et être  exigeant de la part des acteurs. »

 Sur la question relatives aux turbulences,  et des crises qui ont secoué le système scolaire ,  il a souligné qu’il faut un ensemble et voir  comment résorber ce gap là et donc des facteurs qu’il faut toucher. Mais à chaque  fois qu’il y a des difficultés, il remarque qu’on ne se concentre que sur les grèves et les enseignants.

 Par ailleurs, la déstructuration de l’école surtout dans la phase de recrutement des volontaires a été abordée. Ce qui avait créé une remise en cause de l’école. Une question à laquelle Cheikh Mbow s’est épanché largement et dit accorder la primeur à la formation.  A l’en croire, d’aucuns ont fini par croire qu’on peut être enseignant sans être formé d’où cette autre conception de l’école. « Le métier avait été dévalorisé avec moins d’accompagnement vers les années 94 avec les politiques d’ajustements structurelles et en 2000 avec les projets des volontaires dans le cadre des OMD. D’où le fait de veiller à la scolarisation universelle et de massifier les enseignants avec un dispositif de formation dans un temps régulier. Ce qui aura un impact négatif dans l’enseignement », s’est-il rappelé.

Cas de tricherie aux examens : Cheikh Mbow coupe la poire en deux

 Cette année lors des épreuves du Bac, nombreux ont été des candidats qui ont été ajournés pour tricherie et fraude au bac. Ils sont accusés d’avoir usé de leur téléphone portable pourtant interdit par le règlement intérieur. Sur cette question Cheikh Mbow a d’abord déploré ce fait car fait-il savoir : « un enfant en examen, ce sont des enseignants qui sont en examens, ses parents aussi et la sanction ne sera pas unique. »  Il a rappelé la communication sur les téléphones portables de la part des autorités mais malgré tout, certains ont décidé de passer outre. « Il y avait des fuites, de la fraude et des triches.  Alors s’il faut travailler à sécuriser davantage tout cela. C’est compréhensible. Nous avons compris la posture des présidents de jury. Ils sont en phase avec le règlement intérieur. Mais il faut être plus dynamique et repenser à ce règlement intérieur. L’enfant qui utilise son téléphone portable, il faut juste pousser la réflexion surtout avec les nouvelles technologies. Peut-être que son transport y est, sa restauration ou quelques cours à réviser entre deux épreuves etc. ? », a plaidé le secrétaire exécutif.  Il a souligné qu’il existe des interdits certes mais il faut aller dans le sens de récupérer le matériel interdit  et sanctionner les récalcitrants.  « Il faut des dispositions pour permettre aux élèves de prendre part aux sessions de rattrapages.  Mais il faut revoir le règlement intérieur sur la base de notre rapport avec le téléphone. Mais l’éducation c’est pour aider les enfants à remettre sur le droit chemin les enfants et avoir cette pédagogie et aider les enfants et turbulents  afin qu’ils ne soient pas laissés dans les rues », a plaidé l’invité.

A la question de savoir s’il  faut mettre en place une commission de discipline,  il a profité de la tribune pour plaider à l’endroit des « fautifs ».  Mais dans le sens de faire la session d’octobre et que le ministre revoit son règlement intérieur et le remettre à jour.  Et profiter des vacances pour en discuter. Dans un contexte où il est mis en avant un esprit scientifique,  Mbow  dit se concentrer sur une utilisation efficiente du téléphone. Le savoir se démocratise et donc il faut leur donner les outils. La triche ne doit pas nous amener à changer l’orientation du débat. Attention au faible taux. »

« Un plan d’éducation qui traverse les régimes »

S’agissant des 100 jours du régime à la tête du pays depuis leur installation, Cheikh Mbow pour lui est difficile de sentir la rupture ou pas car l’année civile n’est pas l’année académique. Arrivé le 2 avril, soit 6 mois après le déroulement des  cours et  les 2/3 du temps d’apprentissage. Ont-ils été capables d’achever l’année scolaire ? « oui. » « Ils ont organisé un conseil interministériel sur l’achèvement de l’année, décliner leurs ambitions pour le système éducatif et leur mode de pilotage  ? Nous n’avons pas les arguments objectifs. Il y a des points positifs avec le ministre de  l’Education pour partager sa vision. Le capital humain était un projet et donc il faut mesurer leur intention et c’est essentiel, de même que la consécration comme règle de gouvernance et donc nous avons des ressources pour en discuter de même que la digitalisation pour moderniser le secteur et diligenter les actes administratifs des enseignants, adresser la question des pièces d’état civil », a martelé l’invité. 

Pour ce qui est du « jubanti » c’est de corriger un déficit d’enseignants,  de voir le budget, des écoles qui ne répondent pas aux normes, par rapport à l’éducation qui est mal réparti dans le budget. Bref, des actes posés selon lui  mais des ambitions, des principes qui font nourrir de l’espoir pour les acteurs de l’éducation. L’année 2023-2024 a été marquée par des troubles. Ce qui n’a pas manqué d’impacter sur la stabilité de l’école, créant une panique des acteurs du système.

 En effet, il y a eu un moment instable  comme en 2023.  Une année ou des vacances ont été prises sans grèves d’enseignants avec des tensions agitées dans le pays. Des perturbations certes mais psychologiques avec les enfants qui restaient terrorisés à cause de la politique. « Cela nous a montré que les perturbations ont eu des conséquences. Mais avec l’avènement du régime, il y a eu un calme car ce pays avait envie de souffler .  Le ministre semble être dans des dispositions d’ouverture et de dialogue. Il faut travailler dans le calme et la sérénité », a fait savoir Mr Mbow. Il a invité les acteurs à travailler. Dans un contexte de vacances, il y a eu un concept intitulé « nos vacances pour l’école ». « Il s’agit de faire des vacances des moments de discussions et avec un régime qui vient d’être installé, c’est le moment d’aller vers la matérialisation des actes et et trouver un consensus autour de la vision. Nous rêvons d’écoles vertes,  des séances de Set Setal dans les établissements et adresser la question à l’ensemble des acteurs et poser des actes forts en faveur de l’amélioration du cadre », a prié l’invité. 

A ce titre, il a demandé aux autorités de clarifier leur demande sur le travail de clarification et de refondation. « Ont-ils la vision de refonte du système ? Sont-ils dans une perspective d’allègement ? Il faut être claire car certains pensent qu’il faut tout remettre à sa place. Ont-ils les manuels et et les supports  ?. Tout cela a un cout. On parle de réformes aussi alors il faut être édifié et savoir comment vont-ils faire comme lors de la Covid ou alléger le programme entre autres », s’est-il interrogé. Il a émis le souhait d’avoir un plan d’éducation qui traverse les régimes, inclusif et participatif incluant la société civile, les parents, la société et les élèves eux même. »

 Rétablissement du calendrier universitaire : « le contexte est favorable »

Sur le rétablissement du calendrier universitaire par le ministre de l’enseignement supérieur, le ministre reste déterminé selon Cheikh Mbow. Perturbé depuis longtemps, cela reste un challenge bien qu’il pose des actes selon l’invité qui estime que ce pays a besoin de retourner à l’orthodoxie.  « Il a des outils pour le faire car il faut un accompagnement de la communauté et qui est prête pour soutenir cette démarche. Le contexte est favorable mais il faut l’appliquer à l’éducation aussi. C’est-à-dire les élèves affectés en classe de 6ème de même que ceux qui ont le Bfem, et les élèves- maîtres. Et il faut un dispositif pour cela »  a plaidé  Mbow.

Sur la question des ODD, sommes-nous sur la bonne route, la réponse est la négative  car dit-il, « ce pays ne sera pas au rendez vous. » Rien qu’à voir les enfants décrocher c’est nombreux sans parler du taux d’analphabétisme très élevé dont 58%. Des adultes qui ne sont pas alphabétisés. « Les ODD montrent le système éducatif au cœur des politiques publiques. Mais il faut faire le maximum pour renforcer le maximum possible les indicateurs. Mais avec le changement de régime,  il y a un climat de confiance avec une grande école et les acteurs se sont mobilisés pour soutenir les politiques. Travaillons à faire de la concertation la règle, des pas importants peuvent être faits », clame-t-il. S’agissant du Paquet, et les réformes entreprises, Cheikh Mbow pense qu’il faut évaluer tous ces programmes bien qu’il existe des difficultés dans certains zones « Il faut un diagnostic des forces et des faiblesses et d’un état des lieux objectifs et exhaustifs et voir les interconnexion. Il est temps de le faire et voir tout cela », a lancé Mbow. 

Dans ce pays, près de 40% sont alloués à l’éducation. Mais ce pays est champion en terme de volume, fait-il savoir, « ce pays est à 27% en termes de ressources injectées dans l’éducation, avec des enseignants qui manquent des salles de classe, des abris provisoires, des supports qui manquent, des écoles vétustes entre autres. »

A l’en croire,  au niveau de la Cosydep, pour en discuter,  il faut 4 déterminants dont le produit, la répartition du budget (pour l’alphabétisation, disponibilité en eau dans les écoles, les ressources allouées aux écoles est en baisse), la sensibilité du budget, la transparence et la reddition des comptes. « Nous devons avoir à l’esprit cette approche de rationalisation en faisant des efforts et dire qu’il faut investir d’autres ressources de  financement innovant et ne pas se limiter aux taxes et impôts sinon  les besoins seront non satisfaits », a mis en garde Cheikh Mbow.

Cheikh Mbow a crié haut et fort que pour rationaliser, il faut une solution car on ne peut pas avoir des ressources limitées et avoir des ministères en charge de l’éducation et des directions. « Rationaliser à ce niveau est important car ce pays est à 75% moins de 25 ans de jeunes. Il faut rétablir la confiance pour penser à des levées de fonds au plan national pour l’éducation et la formation et satisfaire des besoins. La question des abris provisoires et des écoles vétustes et qui datent de l’indépendance. Il ne faut pas être dans le remplacement. Des nouvelles zones émergentes et qui ont besoin d’eau et élargissent le réseau scolaires et il faut travailler à penser à des réserves foncières pour de l’espace pour construire. C’est ça la vision  », a énuméré Cheikh Mbow. 

Trouver un consensus dans une approche coordonnée reste un principal objectif et avec un environnement favorable.  Il faut une vision holistique et le « Ubi tay, jang tay » reste selon une vision et une ambition de démarrer à temps les cours et éviter ce rendez-vous sénégalais. 

MOMAR CISSE 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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