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Après seulement deux mois de service à Wave en qualité de conseiller commercial, Ousmane C. a puisé 3 millions 490 mille francs Cfa des comptes de trois clients pour financer son mariage. Des faits qui lui ont valu une condamnation de trois mois ferme pour obtention d’avantage indu, accès et maintien frauduleux dans un système informatique.
Né en 1997 à Bamako, Ousmane C. voulait coûte que coûte sauver sa copine d’un mariage forcé. Quand cette dernière lui a fait savoir que sa famille a décidé de la donner en mariage à un autre homme, Ousmane a eu la mauvaise idée d’aller soutirer de l’argent dans les comptes de clients Wave. Des fonds qu’il a utilisés pour doter sa petite amie. Arrêté le même jour suite à la plainte de Wave, il a été inculpé pour obtention d’avantage indu, accès et maintien frauduleux dans un système informatique le 1er juillet 2024.
Attrait hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu est passé directement aux aveux. Revenant sur son mode opératoire, il explique que les trois victimes l’avaient contacté pour des problèmes ponctuels. C’est alors qu’il leur a demandé leurs codes secrets. « Quand ils me les ont communiqués, j’en ai profité pour soutirer un million et poussière dans chaque compte », a-t-il admis.
Pour justifier son comportement hors-la-loi, le prévenu a révélé avoir agi par amour. « Ma petite amie ne voulait pas épouser l’homme que sa famille avait choisi pour elle. Elle m’avait dit soit on se marie soit elle se suicide. Pour sauver notre amour, j’ai volé les 3 millions 490 mille francs Cfa pour financer notre mariage », souffle-t-il. La déléguée du procureur n’a pas donné du crédit aux allégations du prévenu. « Vous voulez nous faire croire que vous avez agi par amour. Votre recrutement est intervenu le 16 avril 2024. Vous êtes entré à Wave avec une intention délictueuse. Il vous a fallu vous déplacez à Fatick et Somone pour retirer les fonds. Par la suite, vous avez organisé votre injoignabilité. Vous ne partez plus à votre service », a relevé la parquetière qui a requis l’application de la loi.
En guise de réparation, le conseil de Wave a réclamé 4 millions 490 mille francs. Son confrère qui assurait la défense du prévenu, a demandé la disqualification des faits en collecte illicite de données et vol. Ainsi, il a sollicité une application bienveillante de la loi. Après délibéré, la présidente de la séance a condamné le prévenu à trois mois ferme et à allouer un dédommagement de 4 millions 390 mille francs à Wave.
KADY FATY
